Hockey sur glace – Louis Robin à la poursuite de son rêve

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Hockey sur glaceLouis Robin à la poursuite de son rêve

Le Vaudois de 19 ans dispute sa première saison en Amérique du Nord, sous le maillot de l’Océanic de Rimouski. Jouer en Ligue de Hockey Junior Majeur du Québec lui permet de se développer en côtoyant les meilleurs.

Ruben Steiger
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Ruben Steiger
Louis Robin dispute sa première saison en Amérique du Nord.

Louis Robin dispute sa première saison en Amérique du Nord.

Océanic de Rimouski

Louis Robin, natif d’Yverdon, fait partie des quelques talentueux joueurs suisses qui quittent chaque année le pays pour parfaire leur formation à l’étranger. Cette saison, ils sont 13 à évoluer dans l’une des trois meilleures ligues juniors canadiennes. Pour l’ancien joueur du Lausanne Hockey Club, c’est déjà le deuxième changement d’environnement de sa jeune carrière.

Alors qu’il a 15 ans et qu’il évolue avec les M17 Lausannois, Louis Robin reçoit une offre de l’EV Zoug afin de poursuivre sa formation en Suisse centrale. À un si jeune âge, ce choix peut paraître surprenant, mais pas pour l’attaquant. «J’ai visité les infrastructures et partir là-bas était la meilleure option», déclare-t-il avant de poursuivre les éloges sur son ancien club: «Avec son nouveau centre de formation, Zoug est ce qui se fait de mieux en Suisse pour les jeunes.»

Cependant, son aventure zougoise n’a pas toujours été facile, surtout dans les premières semaines à cause de la barrière linguistique. En effet, Louis Robin était l’un des deux seuls francophones de l’équipe avec le Fribourgeois Nathan Cantin. «Au début, j’étais dans le vestiaire et je ne comprenais rien à ce que mes coéquipiers disaient», se remémore l’Yverdonnois. Malgré ces difficultés, l’aventure zougoise a été belle et s’est ponctuée par deux titres nationaux, un en M17 et un en M20. Le joueur se montre d’ailleurs reconnaissant envers le club : «J’ai été très bien accueilli par tout le monde et je n’ai aucun regret d’être parti à Zoug, c’était une chance incroyable pour un jeune joueur.»

Au Québec dans une organisation mythique

Après trois belles années à Zoug, Louis Robin a posé ses valises dans la Belle Province, plus précisément dans la ville de Rimouski au bord du fleuve Saint-Laurent. Évoluer en Ligue de Hockey Junior Majeur du Québec (LHJMQ) a toujours été dans un coin de sa tête. «C’était un rêve de venir jouer ici, et c’était clair que si j’avais une opportunité, j’allais la saisir», explique l’attaquant qui avait négocié une clause pour le Canada dans son contrat avec Zoug.

Celle-ci s’est matérialisée en mai 2021, après des championnats du monde M18 lors desquels il a brillé avec deux points en trois matches, plusieurs clubs ont montré leur intérêt pour le Suisse. «Avec mon agent, on a analysé et décidé que Rimouski était la meilleure option car c’est une organisation réputée», raconte le joueur qui a été drafté par son équipe actuelle quelques semaines plus tard.

À l’Océanic, Louis Robin se développe dans l’une des organisations les plus mythiques de la ligue québécoise. Elle y a notamment vu passer Vincent Lecavalier, Sidney Crosby et Alexis Lafrenière, tous devenus des premiers choix de draft NHL. L’attaquant de Genève-Servette, Marc-Antoine Pouliot, a également brillé dans cette équipe. L’héritage de ces stars est d’ailleurs bien présent dans la patinoire. «Il y a des photos de Crosby et Lecavalier partout sur les murs de la patinoire, ça apporte une grande motivation à toute l’équipe.»

Affronter les meilleurs de son âge

Dans sa nouvelle organisation, l’ailier a également découvert un environnement bien plus concurrentiel qu’en Suisse dans lequel les meilleurs juniors du monde s’affrontent et où il faut se battre chaque jour pour garder sa place dans l’alignement. «Ici, il y a beaucoup d’excellents joueurs et le niveau est nettement supérieur à celui des U20 en Suisse », il faut donc de la combativité pour s’imposer « Personnellement, j’en ai toujours eu et j’ai la volonté de m’imposer ici et cela m’aide beaucoup », complète-t-il.

En outre, il a aussi fallu s’adapter au Québec, que ce soit dans la vie en général ou alors sur la glace. Pour la vie de tous les jours, Louis Robin n’a eu aucun problème puisqu’il a déjà vécu loin de sa famille lorsqu’il évoluait à Zoug. « Ce n’est pas un problème de partir loin de ma famille si c’est pour faire ce que j’aime et poursuivre mon rêve » précise le jeune de 19 ans. Heureusement pour lui, il a été très bien accueilli par son club, ses coéquipiers et sa famille d’accueil. Ses proches en Suisse devraient d’ailleurs lui rendre visite pour la première fois dans les prochaines semaines.

«C’est un petit joueur extrêmement rapide, qui a un sens du jeu au-dessus de la moyenne»

Zacharie Beausoleil, entraîneur des habiletés de l’Océanic de Rimouski

Sur la glace en revanche, l’adaptation n’a pas été aussi facile. «Louis avait l’habitude des grandes glaces. En arrivant ici, il était parfois un peu anxieux avec le puck et s’en débarrassait à cause de la pression. C’est ce qu’on appelle l’effet de rétrécissement», explique Zacharie Beausoleil, entraîneur des habiletés de l’Océanic de Rimouski. «C’est vrai que l’espace est restreint et ça m’a pris une dizaine de matchs pour m’habituer,» confirme l’international suisse M20.

Le fiasco des championnats du monde M20

Un joueur rapide et intelligent

Maintenant que l’attaquant est à l’aise sur les petites glaces, il peut faire parler tout son talent au sein de la LJHMQ. «C’est un petit joueur extrêmement rapide qui a un sens du jeu au-dessus de la moyenne », décrit Zacharie Beausoleil. Il identifie d’ailleurs sa vitesse, sa capacité à créer du jeu et sa récupération de pucks comme les trois principales forces de l’ailier. «Par son style de jeu, il me fait beaucoup penser à Yanni Gourde, l’attaquant des Seattle Kraken (ndlr: Double vainqueur de la Coupe Stanley avec Tampa Bay).»

Louis Robin.

Louis Robin.

Océanic de Rimouski.

Mais qu’en est-il des points à améliorer ? «Puisque Louis est petit, il doit apprendre à mieux se positionner pour apprendre à éviter le contact avec des joueurs plus physiques, il doit aussi devenir plus patient avec le puck», explique le skills coach. Cependant, il précise qu’à Rimouski, l’organisation préfère travailler sur les points forts d’un joueur afin d’en développer les qualité qui forgent son identité.

Un rêve d’enfant

Auteur de quatre buts et six assists en 22 matchs, le numéro 91 de Rimouski connaît une première saison satisfaisante en Amérique du Nord. «Je ne m’étais fixé aucun objectif de points en arrivant puisque je ne connaissais pas ligue, je voulais juste progresser.»

«Depuis que je suis tout petit je rêve d’être drafté par une équipe de NHL.»

Louis Robin, attaquant de l’Océanic de Rimouski

Quand on le questionne sur son avenir, l’attaquant préfère ne pas se projeter: «Je veux jouer à Rimouski la saison prochaine, mais je ne fais pas de plan sur les deux ou trois prochaines années.» Bien qu’il ne voit pas plus loin que cette année, il a tout de même un rêve. «Depuis que je suis tout petit je rêve d’être drafté par une équipe de NHL, mais pour l’instant je préfère me focaliser sur le présent», admet Louis Robin.

Le présent, c’est cette fin de saison avec l’Océanic de Rimouski qui pourrait bien être la surprise de la ligue. Ce d’autant plus avec un joueur qui attire les titres comme lui. «C’est vrai, j’ai fait deux titres en junior à Zoug alors j’espère que ça va continuer. Gagner la Coupe du Président ou la Coupe Memorial serait énorme», conclut-il avec le sourire.

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