Guerre en Ukraine: Joe Biden avertit que Moscou «compte» sur un arrêt de l’aide

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Guerre en UkraineJoe Biden avertit que Moscou «compte» sur un arrêt de l’aide

Alors que le Congrès est réticent à accorder une nouvelle aide à l’Ukraine, Joe Biden a affirmé que Vladimir Poutine «comptait» sur le fait que cela s’arrête.

Joe Biden et Volodymyr Zelensky, à la Maison-Blanche, le 12 décembre 2023.

Joe Biden et Volodymyr Zelensky, à la Maison-Blanche, le 12 décembre 2023.

AFP

Joe Biden a lancé mardi un sombre avertissement en présence de Volodymyr Zelensky, en affirmant que le président russe Vladimir Poutine «comptait» sur le fait que l’aide américaine à l’Ukraine s’arrête. «Nous devons, nous devons lui prouver qu’il a tort», a martelé le président américain lors d’une conférence de presse commune à Washington avec son homologue ukrainien.

Il a durement attaqué les élus républicains qui bloquent pour l’instant sa demande d’une enveloppe supplémentaire de 61 milliards de dollars (53 milliards de francs) pour Kiev. Lors de sa rencontre avec Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale, Joe Biden avait déjà estimé que couper le flux d’armement et d’aide financière américaine serait faire à la Russie le «plus beau cadeau de Noël».

«L’Ukraine peut gagner»

«L’Histoire jugera sévèrement ceux qui ont tourné leur dos à la cause de la liberté», a lancé le démocrate de 81 ans, architecte du soutien occidental à l’Ukraine depuis l’invasion par la Russie en février 2022. Venu à Washington chercher l’assurance d’un soutien renouvelé, le président ukrainien a assuré avoir reçu des signaux «positifs» du Congrès américain, où les tractations sont pourtant très difficiles.

Volodymyr Zelensky, bien conscient qu’une défaillance des États-Unis minerait le soutien des autres alliés de son pays, a déclaré qu’il était «très important d’envoyer avant la fin de l’année un signal très fort d’unité à l’agresseur», de la part de l’Ukraine, des États-Unis, de l’Europe et «du monde libre».

Le Congrès a engagé plus de 110 milliards de dollars pour fournir l’Ukraine en équipements militaires et pour la soutenir économiquement, mais n’a pas réussi jusqu’ici à s’entendre sur la rallonge demandée par la Maison-Blanche, pour tenir au moins jusqu’à la présidentielle de novembre 2024 aux États-Unis. Les troupes ukrainiennes «prouvent tous les jours que l’Ukraine peut gagner» contre la Russie, a affirmé Volodymyr Zelensky, reçu à la Maison-Blanche.

Les républicains sceptiques

Une manière de répondre aux doutes exprimés après une contre-offensive décevante de son armée cet été, et soulevés en particulier par le patron de la Chambre américaine des représentants, le républicain Mike Johnson, dont le camp est de plus en plus sceptique sur une nouvelle aide militaire à Kiev.

«Ce que l’administration Biden semble vouloir, ce sont des milliards de dollars supplémentaires sans supervision adéquate, sans réelle stratégie de victoire», a asséné l’élu après son entretien avec le chef d’État ukrainien.

Les élus américains n’ont en théorie que jusqu’à vendredi -- quand commencent les vacances parlementaires -- pour parvenir à un accord sur la nouvelle enveloppe de 61 milliards de dollars. La Maison-Blanche a prévenu qu’elle serait «à court d’argent» d’ici la fin de l’année si rien n’était fait. Les démocrates sont favorables à cette rallonge.

«Fiasco»

Les républicains n’y sont, à part une poignée d’élus de la droite radicale, pas totalement opposés. Mais ils lient leur soutien à une revendication de politique intérieure de longue date: un durcissement majeur de la politique d’immigration des États-Unis. Joe Biden leur a reproché mardi de tenir ainsi l’aide à l’Ukraine «en otage» et a asséné à l’intention de ses adversaires conservateurs: «Lorsque les propagandistes de la Russie vous applaudissent, il est peut-être temps de réfléchir à ce que vous faites.»

Le Kremlin a lui estimé mardi que toute nouvelle aide américaine était vouée au «fiasco», tandis que l’armée russe a revendiqué des avancées «significatives» sur une partie du front. La Russie, qui a tourné son économie vers l’effort de guerre, pousse toujours plus fort dans l’est et le sud de l’Ukraine.

Au prix, d’après le renseignement américain, de pertes énormes: 315’000 soldats russes ont été blessés ou tués depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, selon un document, déclassifié et transmis au Congrès, révélé à l’occasion de la visite à Washington du président ukrainien.

(AFP)

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