HOCKEY SUR GLACEDeniss Smirnovs, l’homme qui connaît le chemin
Triple champion de Suisse avec GE Servette en juniors, l’attaquant de 24 ans rêve de quitter les Vernets sur un titre avec les grands. Il en parle.


Deniss Smirnovs n’a pas encore trouvé le chemin des filets dans ces play-off. Mais son compère de ligne, Tanner Richard, brille de mille feux.
BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTOLes supporters de GE Servette, qui reçoit Zoug vendredi soir pour l’acte I des demi-finales, ne le savent que trop: leur club n’a jamais été champion de Suisse. Il existe toutefois un homme qui a soulevé le trophée à trois reprises sous le maillot des Aigles. Il s’appelle Deniss Smirnovs, lauréat avec les Novice (2016) puis les juniors Elite (2018 et 19). Il connaît donc le chemin depuis «tout petit». Il rêve de le parcourir encore une fois avec la première équipe de ce club, le sien, qu’il s’apprête à quitter.
«Gagner ces trois titres, c’était à chaque fois une expérience exceptionnelle, des moments de partage avec un groupe, des souvenirs que tu retiens pour la vie, explique l’international letton de 24 ans, qui s’est engagé avec Kloten dès la saison prochaine. C’est sûr que finir comme ça, sur un titre chez les grands avec Genève, ce serait extraordinaire. Mais pour l’instant, je ne regarde pas aussi loin. Et puis la National League, c’est un autre niveau.»
«On ne perd jamais de vue qu’on est tous là pour la même chose: gagner, gagner, gagner»
Surtout quand c’est Zoug, double champion, en face. «Pour nous cette année, l’objectif a toujours été de gagner le championnat. L’identité de notre adversaire ne change pas notre but, assène l’attaquant. C’est clair que notre défaite contre eux en finale il y a deux ans rendrait une victoire encore plus spéciale.»
Pour devenir champion, il faut d’abord battre le champion. «Dans cette équipe, on sait de quoi on est capable, exhorte Deniss Smirnovs. Il y a des hauts et des bas, mais on ne perd jamais de vue qu’on est tous là pour la même chose: gagner, gagner, gagner. Les play-off, ce n’est pas facile à jouer – on l’a vu contre Lugano. Mais à la fin, on a su franchir l’étape, notamment sur le plan mental.»
Deux promotions
Celui qui était arrivé à Genève en 2014, par l’entremise de l’ancien joueur Kaspars Daugavins, a vu son rôle prendre de l’importance au fil de la série face aux Tessinois. Aligné dans le quatrième bloc avec moins de cinq minutes de jeu lors de l’acte I, le No 10 a transité par le troisième trio avec Tanner Richard et Marco Miranda (actes III et IV), avant d’être promu en deuxième ligne en compagnie du même Richard qui cartonne et de Vincent Praplan.
«GE Servette, c’est ma deuxième maison, comme une famille, c’est le club qui m’a permis de grandir»
«Je suis content de pouvoir aider l’équipe le plus possible, mais que ce soit en quatrième ou en deuxième ligne, ça ne change rien pour moi, assure Deniss Smirnovs. Malheureusement, Noah (ndlr: Rod) s’est blessé et j’ai un peu repris sa place.» En l’absence du capitaine, dépositaire de l’esprit des lieux, Smirnovs se sent-il investi d’une mission de transmission, lui qui est malgré son jeune âge un ancien de la maison? «Non, sourit-il modestement. Tout le monde le sait. On sait que c’est pour gagner ce titre qu’on va tous les jours sur la glace. On sait à quel point ce serait spécial, parce que ce n’est jamais arrivé. Les fans le méritent.»
L’ado de 2014
Et lui, l’adolescent letton débarqué aux Vernets à l’âge de 15 ans, rêve de laisser cette trace indélébile. «GE Servette, c’est ma deuxième maison, comme une famille, c’est le club qui m’a permis de grandir, clame-t-il. J’aurai toujours envie de revenir ici, que ce soit comme joueur ou alors plus tard, dans un autre rôle. Mais ça, c’est le futur.»
Le présent, c’est ce vendredi soir, avec la réception de Zoug en ouverture de la demi-finale de play-off. Lorsqu’on lui demande de nous dire pourquoi GE Servette va franchir le cap zougois puis aller chercher ce titre, Deniss Smirnovs répond du tac au tac: «Pourquoi? Parce qu’il n’y a pas d’autre option. On est là pour gagner. Si tu penses que tu vas perdre, tu ne réussis jamais rien.»