WimbledonYlena In-Albon a découvert le grand monde
Pour son premier match en Grand Chelem, la Valaisanne de 23 ans est tombée sur une Alison Riske impitoyable (6-2 6-4). «J’étais nerveuse depuis plusieurs jours», a-t-elle avoué.
- par
- Jérémy Santallo Londres
Alors qu’Alison Riske avait déjà plié bagage pour se frayer un chemin dans l’allée qui jouxte le court 10, Ylena In-Albon est restée assise quelques instants, sa bouteille en main. Peut-être pour savourer l’instant dans cette enceinte mythique, malgré la défaite. Prise par le trac, la Valaisanne, 113e joueuse mondiale, n’a rien pu faire (6-2 6-4 en 1 h 06) au premier tour de Wimbledon lundi contre Alison Riske (36e et tête de série 28). «Cela fait plusieurs jours que je suis nerveuse, a-t-elle avoué. Je me demandais souvent si j’allais faire un bon match.»
Pour sa toute première rencontre dans un tournoi du Grand Chelem, à 23 ans, Ylena In-Albon s’est d’abord heurtée à la dure réalité du très haut niveau. Très vite débordée par l’Américaine de 31 ans dès les premiers échanges, trop centrée sur le fait de faire jouer Riske sur son revers, l’enfant de Viège a vu les jeux défiler (0-4). La Suissesse de 160 cm a finalement ouvert son compteur sur le suivant, en réussissant une superbe contre-amortie en coup droit avant de serrer le poing en regardant son coach, l’Uruguayen Gonzalo Vitale.
Cela n’a toutefois pas empêché Alison Riske, quart-de-finaliste lors de Wimbledon 2019 et ancienne membre du top 20, de s’adjuger le premier set (6-2). À 11 h 30, heure londonienne, la pluie a renvoyé les deux joueuses au vestiaire. Après l’interruption, il y a eu du mieux dans le jeu d’Ylena In-Albon, qui a varié les angles et les effets pour se détourner du revers de son adversaire. Mais c’était insuffisant pour espérer faire trembler la récente finaliste du Nottingham Open, une joueuse d’un calibre qu’elle espère un jour approcher.
«Oui, on peut dire que j’ai découvert le très haut niveau aujourd’hui, a-t-elle réagi, attablée avec une poignée de journalistes suisses en milieu d’après-midi. Après la pause, j’ai essayé de changer de tactique mais je n’arrivais pas à la sortir de sa zone de confort. Tennistiquement, mentalement, dans l’attitude, elle est d’un autre niveau par rapport à moi. J’ai beaucoup de respect pour les meilleures, je n’ose peut-être pas assez les affronter. Il va me falloir plus de matches comme celui-là pour espérer battre une top joueuse un jour.»