Election à Taïwan: Les Etats-Unis enverront une «délégation informelle»

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Élection à TaïwanLes États-Unis enverront une «délégation informelle»

Washington a annoncé l’envoi d’une délégation diplomatique à Taïpei à l’issue de l’élection présidentielle taïwanaise qui se tiendra samedi 13 janvier.

La tension entre Washington et Pékin avait atteint des sommets il y a un an environ, quand les États-Unis avaient détruit un ballon chinois qu’ils accusaient d’espionner leur territoire – ce que la Chine a nié.

La tension entre Washington et Pékin avait atteint des sommets il y a un an environ, quand les États-Unis avaient détruit un ballon chinois qu’ils accusaient d’espionner leur territoire – ce que la Chine a nié.

AFP

Les États-Unis, dont les relations avec la Chine demeurent très tendues, enverront «une délégation informelle» à Taïwan après l’élection présidentielle prévue samedi, a dit mercredi une haute responsable américaine, en mettant en garde Pékin contre tout acte «provocateur» à l’issue de ce scrutin crucial.

Elle n’a pas précisé qui ferait partie de cette délégation, mais a indiqué lors d’un entretien avec la presse que Washington avait régulièrement, ces dernières années, envoyé d’anciens ministres ou d’anciens hauts responsables gouvernementaux dans l’île, dont la Chine revendique la souveraineté. Il n’y a donc, selon elle, «rien de nouveau». «Il serait provocateur de la part de Pékin de répondre (au résultat de l’élection) avec plus de pression militaire ou des actions coercitives», a par ailleurs mis en garde la haute responsable, qui a requis l’anonymat.

Une «solide relation informelle»

De hauts responsables militaires chinois ont affirmé à leurs homologues américains que la Chine ne fera «jamais le moindre compromis» sur Taïwan et exhorté les États-Unis à «cesser d’armer» l’île, lors de discussions militaires organisées en début de semaine au ministère américain de la Défense à Washington.

«Les États-Unis ne prennent pas parti dans l’élection, n’ont pas de candidat préféré. Indépendamment du résultat de l’élection, notre politique concernant Taïwan restera la même et notre solide relation informelle continuera» a-t-elle affirmé.

La haute responsable a ajouté que Washington s’opposait à toute tentative d’«ingérence» extérieure dans le processus électoral de l’île, processus dans lequel les États-Unis ont «toute confiance.» 

«Escalade»

Elle a souligné que Pékin n’avait pas jugé que les précédentes visites de «délégations informelles» – dont celles envoyées par le président Joe Biden en avril 2021 puis en février 2022 – constituaient une «escalade». De tous les sujets de tension entre les deux superpuissances, le statut de Taïwan est peut-être le plus explosif. Pékin estime que Taïwan fait partie intégrante de son territoire. Les États-Unis de leur côté refusent que le «statu quo» soit rompu par la force.

Washington ne reconnaît pas Taïwan comme un État et considère la République populaire de Chine comme le seul gouvernement chinois légitime, mais les États-Unis apportent néanmoins une aide militaire importante à l’île autonome. Le vice-président taïwanais William Lai, issu du Parti démocrate progressiste (PDP, pro-indépendance), est donné favori à la succession de l’actuelle présidente Tsai Ing-wen, également du PDP. Les deux sont les bêtes noires de Pékin en raison de leurs positions en faveur de l’indépendance.

Fortes tensions entre Washington et Pékin

La tension entre Washington et Pékin avait atteint des sommets il y a un an environ, quand les États-Unis avaient détruit un ballon chinois qu’ils accusaient d’espionner leur territoire – ce que la Chine a nié. La relation a connu depuis un certain dégel, manifesté en particulier au cours d’une réunion au sommet entre Joe Biden et son homologue Xi Jinping en novembre en Californie.

Le président américain dit vouloir éviter que la rivalité tous azimuts entre les deux géants, économique, technologique, militaire et diplomatique, ne dégénère en conflit armé. Un haut responsable de la Maison-Blanche, Jon Finer, a rencontré mercredi un émissaire chinois, Liu Jianchao, à Washington, une réunion qui selon la Maison-Blanche «fait partie intégrante des efforts en cours pour maintenir les lignes de communication ouvertes.»

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