Jura bernoisFeu vert pour un lupanar à Crémines: «Les filles sont prêtes!»
Les oppositions formulées contre l’ouverture d’un bar contact ont été rejetées, au grand dam de la mairesse.
- par
- Vincent Donzé
En dépit d’une pétition munie de 1161 signatures récoltées en deux semaines, un bar contact ouvrira bel et bien à l’entrée de Crémines, côté Moutier. Toutes les oppositions ont été levées par la préfète, comme l’a annoncé «Le Quotidien Jurassien». Pour la préfecture comme pour le gouvernement bernois, la liberté de commerce prévaut.
«Les filles sont prêtes en Roumanie. Elles sont très belles et n’attendent que ça!» réagit le restaurateur Selman Osmani. Son français approximatif lui fait dire que quatre prostituées sont «déjà réservées». Selman Osmani n’est pas passé par une agence, mais par des amis, dit-il.
Depuis quatre ans
Des contacts sont pris en Roumanie et en Bulgarie, mais aussi en Moldavie en dépit d’une procédure plus compliquée pour l’obtention d’un permis. «J’attends depuis quatre ans, je peux bien attendre encore 22 jours jusqu’au terme du délai de recours», indique Selman Osmani. Ce promoteur doit encore obtenir un permis d’exploitation pour son bar situé à l’arrière du Restaurant de la Croix Blanche.
La maire de Crémines est dépitée: «La première chose qu’on voit quand on entre dans notre village, c’est ça!» a lâché Carole Ristori à la radio «RJB». Parmi les huit oppositions formulées contre le changement d’affection prévu pour un bar contact et cinq chambres dévolues à la prostitution, plusieurs étaient collectives.
«L’image de la région et du village s’en trouve ternie», estime la maire de Crémines, en exprimant «tristesse» et «consternation». Parmi les nuisances, Carole Ristori cite le bruit et… les sorties de route. Sa commune de 500 habitants est dépourvue de police municipale et «on n’est pas formé pour ça», a-t-elle dit à «RJB».
Discrétion et anonymat
Avant le rejet des oppositions, les autorités cantonales avaient annoncé la couleur, en refusant à la commune le droit de modifier le Règlement de l’affection du sol et de construction pour freiner l’expansion de la prostitution sur son territoire. La liberté économique était déjà invoquée: mais les autorités cantonales se voulaient rassurantes: «Dans sa grande majorité, la clientèle recherche la discrétion et l’anonymat».
Le projet de bar contact ne concerne pas la discothèque «Mustang»: c’est au sous-sol qu’un changement d’affection s’impose. Selman Osmani ne pourra obtenir une autorisation que si «ses antécédents et son comportement garantissent que l’activité sera exercée conformément à la loi». Location mensuelle prévue par chambre: 500 francs, soit 30’000 francs de revenu annuel pour tout l’étage.