SyrieDes mineurs encore détenus dans une prison attaquée par l’Etat islamique
La prison avait été attaquée par l’EI pour libérer leurs frères d’armes puis reprise par les forces kurdes. L’UNICEF a pu rencontrer les mineurs qui avaient été transférés dans l’établissement pour rejoindre leurs parents jihadistes.
Des mineurs sont encore détenus dans une prison du nord-est de la Syrie attaquée en janvier par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) puis reprise par les forces kurdes, ont indiqué dimanche les Nations Unies, alertant sur la précarité de leur condition.
En situation précaire
Des dizaines de combattants de l’EI avaient lancé un assaut le 20 janvier contre la prison de Ghwayran à Hassaké, une zone aux mains des Kurdes, pour libérer leurs frères d’armes. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, ont repris le contrôle de la prison six jours plus tard au prix de centaines de morts, mettant fin à la plus importante opération du groupe jihadiste en Syrie depuis sa défaite territoriale en 2019.
«L’Unicef a rencontré certains des enfants toujours détenus au centre de détention de Ghwayran», a déclaré dans un communiqué l’agence des Nations Unies pour l’enfance, première agence onusienne autorisée à visiter la prison depuis l’attaque. Nombre de ces enfants, âgés entre 12 et 18 ans, avaient été transférés à la prison de Ghwayran, où sont détenus leurs parents jihadistes, depuis des camps de déplacés proches. «Malgré certains services essentiels désormais garantis, la situation de ces enfants est incroyablement précaire», a ajouté l’Unicef, sans préciser le nombre de mineurs encore détenus. Farhad Shami, porte-parole des FDS, a déclaré que «des centaines» de mineurs étaient toujours détenus à Ghwayran, refusant de divulguer un nombre exact. «Ils sont gardés en lieu sûr», a-t-il ajouté.
Plus de 700 garçons
Avant l’assaut, des organisations de défense des droits humains, dont Save the Children et Human Rights Watch, estimaient que plus de 700 garçons se trouvaient dans la prison. L’Unicef a déclaré faire le nécessaire pour fournir immédiatement des soins aux mineurs et a confirmé être «prête à aider à financer un nouveau lieu sûr dans le nord-est de la Syrie pour prendre en charge les enfants les plus vulnérables».
Dans les séquences vidéo de la visite, publiées sur les réseaux sociaux, on pouvait voir une dizaine de garçons, drapés dans une couverture pour certains, dans une cellule. Les autorités kurdes ont reproché à plusieurs reprises à la communauté internationale de ne pas soutenir les efforts de rapatriement des enfants jihadistes. Avant l’assaut de janvier, la prison de Ghwayran renfermait au moins 3500 détenus suspectés d’être affiliés à l’EI.