Football: À Tourbillon, Didier Tholot a déjà «ressuscité» l’âme du FC Sion

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FootballÀ Tourbillon, Didier Tholot a déjà «ressuscité» l’âme du FC Sion

En insistant sur la solidarité et la mentalité, le coach a choisi de s’appuyer sur les valeurs historiques du club valaisan, qu’il a exhumées. La métamorphose qui en découle fait déjà le bonheur du kop.

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
Didier Tholot peut savourer ce troisième succès consécutif. Son nom a été scandé au coup de sifflet final.

Didier Tholot peut savourer ce troisième succès consécutif. Son nom a été scandé au coup de sifflet final. 

Pascal Muller/freshfocus


Le contraste est aussi saisissant qu’inattendu dans la rapidité de la métamorphose qui est en train de s’opérer: dans un Tourbillon qui revit, les sourires, les chants et les applaudissements ont remplacé les sifflets, les errements et les mines défaites du printemps. Au moment de reconquérir son public, Sion ne gagnera certainement pas tous ses matches mais il a déjà réussi en une semaine à remporter autant de matches à domicile qu’en… une saison de désolation qui devait l’expédier en Challenge League dans les circonstances que l’on sait.

Contre Bellinzone vendredi soir (1-0), tout ne fut bien sûr pas parfait, loin de là même, le club valaisan, frisant la correctionnelle au cours d’une deuxième période qui le vit souvent s’égarer, livrant son match le moins abouti, le moins maîtrisé parce que le plus poussif. Mais qu’il a néanmoins remporté, preuve que la victoire peut aussi se fêter en grimaçant.

«Notre deuxième mi-temps était vraiment de la m… On a eu de la chance et, à la fin, les trois points. Parfois, c’est tout ce qui compte.»

Joël Schmied, défenseur du FC Sion

À défaut de panache, ses joueurs ont su s’appuyer sur des valeurs d’engagement et de solidarité dans lesquelles leurs fans aiment s’identifier. Joël Schmied ne cherchait d’ailleurs même pas à voiler la réalité:

«Notre deuxième mi-temps était vraiment de la m…, convenait sans détour le défenseur au coup de sifflet final. On a eu de la chance et, à la fin, les trois points. Parfois, c’est tout ce qui compte. La saison dernière, on en aurait sûrement pris cinq…»

Mais le Sion version 2023-2024 n’est plus celui dont les joueurs erraient sur la pelouse, désœuvrés, hagards quand ils n’étaient pas éteints. «On a enfin un état d’esprit», résume Schmied.

Tholotmania dans le kop

Une métamorphose souriante que l’on doit principalement à Didier Tholot, l’homme du renouveau amorcé. Dans les gradins, la Tholotmania n’a pas fini de faire de nouveaux adeptes. Si les supporters l’adorent autant, jusqu’à scander son nom, c’est aussi parce qu’ils le considèrent comme l’un des leurs. Un crocheur, ce qu’il était déjà quand il jouait, doublé d’un caractère de feu qui plaît dans les vallées. «Les matches se gagnent aussi comme ça, devait convenir le successeur de Tramezzani. On a tenu, personne n’a lâché. C’est bien… Tourbillon doit redevenir quelque chose d’important.»

«Personnellement, quand je suis chez moi, à la maison, avec ma famille, aucun intrus n’est le bienvenu. On doit partager la même vision ici.»

Didier Tholot, coach du FC Sion

Assurer à domicile, c’est l’objectif prioritaire que s’est fixé le revenant. Ce qui suppose de refaire de Tourbillon un endroit redouté par ceux qui s’y aventurent. «Personnellement, quand je suis chez moi, à la maison, avec ma famille, aucun intrus n’est le bienvenu. On doit partager la même vision ici. Nous aussi, on forme une famille. Nos adversaires ne doivent pas être reçus avec le sourire…» 

3 matches, 9 points, Sion a signé le départ idéal, en phase avec ses ambitions secrètes (remporter le championnat). Quand on interroge son nouveau coach sur ce qu’il incombait de changer en priorité cet été, la réponse fuse: «La mentalité… On doit jouer les uns pour les autres et non les uns à côté des autres.» En cela, Tholot a déjà «ressuscité» l’âme du FC Sion. On en vient presque à regretter que son rapatriement n’ait pas pu être anticipé de… quelques années! Avec la solidarité, l’engagement et le caractère mis en avant par Tholot et dont celui-ci se réclame, on retrouve là les valeurs historiques du club valaisan.

Au moment où la cordée de Tourbillon ambitionne de gravir son Cervin, il reste cependant bien des points à améliorer pour ne pas dévisser en chemin, même si des coups d’arrêt seront inévitables dans l’ascension visée. Cela commence par un secteur offensif qui, contre Bellinzone, devait peiner à se procurer des occasions franches. Si Sion tient la route en ce début de championnat, c’est essentiellement à sa défense qu’il le doit. Alors que Fayulu a pu signer un troisième blanchissage consécutif, il est d’ailleurs à noter que trois des quatre buts inscrits jusque-là ont été l’œuvre de défenseurs.

À considérer l’activité d’un Bua, repositionné en No 6, le rayonnement de Berdayes, dévoreur d’espaces, tout cela devrait provoquer davantage de situations chaudes dans les seize mètres adverses. En cela, le fait que Dejan Sorgic ne soit pas encore parvenu à trouver le chemin des filets est presque rassurant, montrant l’importante marge de progression qui subsiste avant d’aller défier Wil sur les terres du co-leader vendredi prochain.

Au FC Sion, Balotelli n’existe plus

L’autre mérite actuel de Didier Tholot a été d’édicter des règles claires et de faire le ménage. «Je veux travailler avec des joueurs qui ont un avenir au FC Sion», a-t-il souvent répété. Devenus indésirables, Saintini et Poha ont disparu du contingent alors que Lindner ne s’est pas vu délivrer de licence, à l’inverse de Fortuné qui devrait en recevoir une.

Le cas de Mario Balotelli, dont la remise en forme (!) se poursuit patiemment, a lui aussi été réglé; on sait que l’on ne le reverra pas en dépit d’un contrat courant jusqu’au 30 juin 2024. Alors que son employeur cherche toujours à s’en débarrasser, son absence n’est du reste aujourd’hui même plus mentionnée. Comme s’il n’existait déjà plus aux yeux du FC Sion. Sauf pour ce qui est de sa conséquente rémunération – la rumeur évoque un salaire annuel proche de 3 millions de francs. On vous laisse calculer la feuille de paie mensuelle du plus coûteux des fiascos. 

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