BangladeshL’attaque d’un camp de réfugiés rohingyas fait 7 morts
Des personnes de la minorité musulmane birmane, abritées temporairement sous des toiles à la frontière birmano-bangladaise, ont été fusillées et poignardées.
Des assaillants ont tué vendredi au moins sept personnes dans une attaque visant un séminaire islamique d’un camp de réfugiés rohingyas au Bangladesh, à la frontière avec la Birmanie, où les tensions montent depuis plusieurs semaines, a annoncé la police.
Certaines victimes ont été touchées par des tirs, d’autres ont été poignardées, dans le camp Balukhali à Cox’s Bazar, a expliqué la police.
Selon les autorités, quatre personnes sont mortes sur le coup dans la madrassa Darul Ulum Nadwatul Ulama al Islamia et trois autres ont succombé dans un hôpital à proximité.
La police ne précise pas le nombre de blessés, mais un membre de Médecins sans frontières (MSF) évoque une vingtaine de blessés.
Des renforts policiers ont été immédiatement envoyés pour boucler le camp qui abrite plus de 27’000 personnes. Des habitants ont publié sur les réseaux sociaux des images de corps sur le sol de la madrassa.
«Nous avons arrêté un assaillant immédiatement après l’incident», a expliqué à la presse le chef régional du bataillon de la police armée Shihab Kaisar Khan.
L’homme portait sur lui une arme à feu, six munitions et un couteau.
Tensions exacerbées
Cette attaque intervient dans un contexte de montée des tensions dans les camps qui accueillent plus de 900’000 réfugiés musulmans venus de Birmanie.
Il y a trois semaines, le militant pacifique Mohib Ullah était assassiné devant son bureau par des inconnus.
Les activistes rohingyas, dont beaucoup se cachent depuis ce meurtre, accusent l’Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), le groupe extrémiste impliqué dans les attaques contre les forces de sécurité birmanes en 2017, qui avaient provoqué une répression militaire puis l’exil vers le Bangladesh de 740’000 Rohingyas.
Malgré les dénégations de l’ARSA, les activistes assurent que monte dans les camps un «climat de peur».
La police assure que la sécurité a été renforcée dans les camps et qu’elle enquête sur l’origine de la dernière fusillade.