#MeTooUne victime présumée d’Andrew Cuomo porte plainte contre lui
La procédure entamée par l’une des femmes citées dans l’enquête accusant le gouverneur de l’État de New York de harcèlement pourrait ouvrir la voie à des poursuites judiciaires.
L’une des onze femmes citées dans une enquête indépendante accusant le gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, de harcèlement sexuel, a déposé plainte, la première à être connue depuis la sortie mardi de ce rapport explosif, a-t-on appris des médias et des autorités.
De leur côté, les avocats du gouverneur ont pris la parole pour accuser de partialité les enquêteurs missionnés par la procureure générale de l’État de New York, Letitia James, et pour chercher à démontrer que certains témoignages étaient faux. «Une plainte a été déposée hier» (jeudi), a confirmé vendredi à l’AFP une porte-parole du bureau du shérif du comté d’Albany, la capitale de l’État, sans aucun autre détail dans l’immédiat.
Selon plusieurs médias américains, la plainte émane d’une femme, anonymisée sous l’appellation «assistante de direction #1» dans le rapport. Cette assistante dans l’équipe d’Andrew Cuomo a déploré plusieurs gestes inappropriés et indécents depuis fin 2019 de la part du gouverneur, qui a réfuté les accusations.
La plainte ouvre la voie à de possibles poursuites judiciaires pour le gouverneur, que de nombreux alliés démocrates, jusqu’au président Joe Biden, ont appelé à démissionner, et qui fait aussi l’objet d’une procédure au Parlement de l’État de New York pouvant aboutir à sa destitution.
«Histoire pré-construite»
Gouverneur de l’État de New York depuis 2011, réélu en 2014 et 2018, Andrew Cuomo, 63 ans, était devenu une vedette nationale au plus fort de la pandémie de coronavirus au printemps 2020, grâce à ses points télévisés quotidiens, vus comme rationnels et rassurants en pleine crise.
D’après le rapport diffusé mardi, l’assistante qui a porté plainte a déploré «des accolades rapprochées et intimes» de la part du gouverneur mais elle l’accuse aussi de lui avoir «attrapé les fesses» plusieurs fois, lors d’embrassades ou lors d’un selfie, et, à une reprise en novembre 2020, à la résidence officielle du gouverneur, à Albany, d’avoir passé «sa main sous son chemisier et de lui avoir touché le sein». «Je n’ai jamais touché quelqu’un de manière inappropriée ou fait des avances sexuelles inappropriées», a assuré mardi Andrew Cuomo, dans une déclaration filmée depuis son bureau.
«Cette enquête a été conduite de manière à soutenir une histoire pré-construite», a poursuivi vendredi après-midi l’une de ses avocates, Rita Glavin. Elle a notamment déploré que le gouverneur n’ait pas eu accès avant sa diffusion au rapport de 168 pages pour donner sa version des faits officielle, ni aux verbatims intégraux des témoignages. Andrew Cuomo avait longuement été entendu par les enquêteurs en juillet.
L’avocate a aussi diffusé un déroulé de la journée du 16 novembre 2020, notamment à partir de courriels, censés montrer que la plaignante a échangé avec ses collègues sur un ton léger ce jour-là.
Le rapport émane d’une enquête menée par le bureau de la procureure générale de l’État de New York, Letitia James. Si cette procédure n’avait pas vocation à aboutir à une inculpation d’Andrew Cuomo, plusieurs procureurs dans l’État de New York ont assuré depuis qu’ils avaient ouvert des enquêtes.