Hockey sur glace - Joren van Pottelberghe: «Le timing est terrible»

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Hockey sur glaceJoren van Pottelberghe: «Le timing est terrible»

Testé positif au Covid-19 vendredi dernier, le gardien du HC Bienne a vu son rêve olympique s’envoler. Bien qu’«extrêmement déçu», le portier de 24 ans veut désormais regarder de l’avant.

Chris Geiger
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Chris Geiger
Joren van Pottelberghe va manquer les Jeux olympiques après avoir été testé positif au coronavirus.

Joren van Pottelberghe va manquer les Jeux olympiques après avoir été testé positif au coronavirus.

Urs Lindt/freshfocus

Plus les jours défilaient sur le calendrier et se rapprochaient du 4 février, date de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, plus l’anxiété – voire la paranoïa – de contracter ce fichu Covid-19 grandissait au sein des athlètes invités à se rendre à Pékin.

Sélectionné par Patrick Fischer pour participer au tournoi olympique de hockey sur glace le 18 janvier dernier, Joren van Pottelberghe a vécu le scénario catastrophe tant redouté. Le gardien du HC Bienne a été testé positif vendredi dernier, au pire des moments. Forfait pour la rencontre du soir à Fribourg (5-3), le dernier rempart a surtout été contraint de renoncer à se rendre en Chine.

Asymptomatique

«Je suis évidemment extrêmement déçu, concède le portier séelandais. C’est très malheureux, le timing est terrible. J’ai été très surpris quand on me l’a annoncé car je n’avais pas de symptômes.» Le Zougois de naissance n’a d’ailleurs pas voulu y croire directement. «Je ne m’y attendais pas du tout, poursuit-il. Au début, j’étais évidemment déçu, mais j’avais encore l’espoir de pouvoir aller en Chine. J’ai parlé avec Fischi (ndlr: Patrick Fischer, le sélectionneur). Il a regardé autour de lui quelles étaient les possibilités pour moi. Il m’a ensuite annoncé que, malheureusement, je n’allais pas être autorisé à me rendre aux Jeux olympiques.»

Des joutes que rateront également Sven Senteler (Zoug) et Christian Marti (Zurich), ce dernier ayant été testé positif ce mardi. Cette troisième mauvaise nouvelle a d’ailleurs entraîné l’annulation du match de préparation qui devait opposer à Cham la Suisse au Canada en début de soirée (18h00). Pour pallier ces absences, l’entraîneur national a déjà fait appel au gardien Sandro Aeschlimann (Davos) et à l’attaquant Calvin Thürkauf (Lugano). Il doit encore désigner le remplaçant de l’arrière zurichois.

Pour autant, ces deux autres forfaits ne réconfortent pas Joren van Pottelberghe. «Ça n’a pas vraiment d’importance pour moi, glisse-t-il. Je suis désolé pour les autres gars qui ont aussi été testés positifs. C’est la situation qu’on rencontre depuis deux ans désormais. On ne sait jamais ce qu’il va se passer.»

C’est encore plus vrai pour l’ancien gardien de Davos. Ce dernier avait pris toutes les précautions pour éviter pareille mésaventure. «Dernièrement, j’étais en gros soit sur la glace, soit chez moi, explique-t-il. Quand j’étais à la salle de gym, je nettoyais le vélo avant et après l’avoir utilisé. Je me désinfectais les mains à chaque fois que j’étais dans les vestiaires. C’est pourquoi je suis vraiment surpris d’avoir été testé positif. C’est frustrant d’avoir autant travaillé pour rien avoir au final.»

Apprentissage à distance

Malgré le lourd contexte sanitaire présent en Chine et son statut de troisième gardien, l’Alémanique de 24 ans tenait absolument à se rendre à Pékin. «Ça aurait effectivement été différent, mais ça aurait été une superbe chance d’apprendre en côtoyant les autres joueurs, continue celui qui possède également la nationalité belge. Ça aurait été une opportunité d’apprendre énormément en regardant Genoni et Berra.»

Le dernier rempart du HC Bienne, avec qui il est sous contrat jusqu’en 2024, sera le supporter numéro un de la Nati, malgré ce crève-cœur. «Je vais évidemment suivre l’équipe de Suisse, regarder ses matches et la supporter, confirme-t-il. Je vais même essayer d’apprendre des choses depuis ici. Si ce ne sera pas trop dur émotionnellement? Non, car ce n’est pas une décision prise par quelqu’un contre moi.»

Rempli de sagesse et de maturité pour son jeune âge, Joren van Pottelberghe ne veut pas s’apitoyer sur son sort trop longtemps. D’ailleurs, il regarde déjà de l’avant. «C’était évidemment un grand objectif, concède-t-il. C’est d’autant plus ennuyant qu’il s’agit d’un tournoi qui n’a pas lieu chaque année. Désormais, mes prochains objectifs sont de disputer de bons play-off avec Bienne. Après ça, j’espère aller au Championnat du monde. Je vais me concentrer là-dessus.»

S’il n’a pas encore eu de discussion avec Patrick Fischer concernant le Mondial prévu en mai prochain en Finlande, le portier formé à Zoug et à Linköping estime que ses coéquipiers ont, dans l’immédiat, de réelles chances de briller en Chine, où ils affronteront au premier tour la Russie (9 février), la République tchèque (11 février) puis le Danemark (12 février).

«Comme toujours pour l’équipe de Suisse, le ciel sera sa limite»

Joren van Pottelberghe

«Ça risque d’être un tournoi différent, mais je pense que l’équipe de Suisse aura une belle opportunité malgré l’absence des joueurs de NHL, se projette-t-il. Ces dernières années, elle a prouvé qu’elle était une bonne équipe dans les grands tournois, spécialement lors des Championnats du monde. Tout le monde sera encore plus motivé étant donné que ce sont les Jeux olympiques. Comme toujours, le ciel sera la limite.»

C’est malheureusement à des milliers de kilomètres que Joren van Pottelberghe va donc passer ces prochaines semaines, avec en ligne de mire le derby contre Ajoie du 25 février. «On a congé cette semaine. On va ensuite retrouver l’équipe lundi et entamer la préparation en vue des derniers matches avant les play-off. Je vais profiter de ces quelques jours pour me relaxer, dormir un peu et couper du hockey durant un ou deux jours.»

Après un tel coup du sort, cela semble parfaitement justifié.

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