Politique étrangère - Réfugiés afghans: la Suisse ne prévoit pas d'accueil de masse

Livetickeractualisé le jeudi, 19 août 2021

Politique étrangèreRéfugiés afghans: la Suisse ne prévoit pas d'accueil de masse

Le Conseil fédéral fait le point sur la situation en Afghanistan et le rôle de la Suisse. Ignazio Cassis et Karin Keller Sutter s'expliquent devant la presse à Berne.

Christine Talos
par
Christine Talos

Ton opinion

mercredi, 18.08.2021
13:57

Le résumé de la conférence de presse

Le Conseil fédéral ne prévoit pour le moment pas d’accueillir un grand nombre d’Afghans. Seules les personnes employées par Berne et leurs familles seront accueillies en Suisse. Berne ne prévoit pas d’accueillir un nombre conséquent de réfugiés en provenance d'Afghanistan.

Il manque encore des informations claires sur la situation sur place, expliquent Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter. Les éventuels besoins de réinstallation ne peuvent donc pas être définis. Par ailleurs, une telle opération ne serait techniquement pas possible à l’heure actuelle, compte tenu de la situation chaotique en Afghanistan.

Du coup, la Suisse ne va accueillir que le personnel local travaillant dans son bureau de coopération de Kaboul, temporairement fermé, et leurs familles proches. Il s’agit d’environ 230 personnes au total. Elles seront décomptées du contingent de réinstallation de 800 personnes pour 2021.

13:48

Fin de la conférence de presse

Karin Keller-Sutter devant rejoindre sa conférence avec ses homologues de Schengen, la conférence de presse se termine.

Merci de nous avoir suivis!

Quid du regroupement familial des Afghans en Suisse? Est-ce envisageable?

Mario Gattiker explique que pour l'instant ce n'est pas possible mais que les critères sont actuellement examinés.

Karin Keller-Sutter rajoute qu'il y a 20'000 Afghans en Suisse et 15'000 sont en cours de demande d'asile, donc avec un statut encore incertain. Seule une minorité d'Afghans en Suisse ont un statut clair, explique-t-elle.

13:41

Genève demande d'accueillir plus de réfugiés...

On est en contact direct avec le HCR et c'est le HCR qui décidera sur place, qui analyse la situation et qui décider du programme de réinstallation. Mais il n'y en a pas. Alors pour le moment, on discute dans le vide, explique la ministre de la Justice. En outre, on ne peut pas sortir d'Afghanistan, souligne KKS. En outre, un gros contingent du Liban va arriver et la Suisse est en contact avec les villes suisses pour accueillir ces réfugiés, dévoile-t-elle.

Ignazio Cassis ajoute que la migration se fera sans doute dans les pays voisins avant tout et que la Suisse sera présente sur place à ce moment-là pour aider autant que possible. Il faut donc réfléchir quels sont les besoins, qui les détermine, et ensuite on aidera, dès ce soir, si besoin, avec nos ressources, explique-t-il. Tout comme un contingent va partir ce soir en Haïti, avec de l'eau potable et de l'aide d'urgence, annonce le Tessinois.

13:35

230 personnes, n'est-ce pas ridicule pour la Suisse humanitaire?

Karin Keller-Sutter estime que non. D'autant que pour le moment, personne, mis à part les étrangers et leur personnel, ne peut quitter le pays. En outre, il y a des procédés à suivre avant d'arriver en Suisse. Il faut être réaliste, conclut-elle.

En outre, la Suisse est souveraine en matière d'asile. Et elle ne souhaite pas que d'autres pays dictent à la Suisse sur le nombre de réfugiés à accueillir dans le futur.

13:33

N'a-t-on pas réagi trop tard pour évacuer?

Karin Keller-Sutter rétorque que les Américains, pourtant sur place avec leurs moyens énormes, ont eux aussi été pris de vitesse. Il n'y a pas de raison que la Suisse fasse mieux, estime-t-elle en substance.

Ignazio Cassis explique que rien n'est prévisible en géopolitique et que personne ne pouvait savoir que cela allait aller si vite. Même la semaine dernière, le Conseil fédéral n'en savait rien. Personne n'a rien vu venir, souligne-t-il.

Quant à savoir combien de personnes étaient concernées par l'évacuation en Suisse, on savait combien de collaborateurs la Suisse employait, mais pas combien de membres de la famille les accompagneraient, explique le Tessinois.

13:27

Comment les Afghans vont-ils être évacués?

Tous les moyens seront examinés, répond Cassis, et les négociations vont bon train. Peut-être cela passera par les avions militaires américains jusque dans les pays voisins, voire même par voie terrestre, et ensuite nos charters prendront la suite. Mais tout est possible, explique le Tessinois.

13:25

Pourquoi décompter les 230 Afghans du contingent de 800 personnes?

Karin Keller-Sutter explique que c'était la solution la plus rapide et la plus facile puisque le contingent avait été déjà accepté par le Conseil fédéral. En outre, au début, on ne savait pas de combien de personnes il s'agissait. Mais c'était le moyen le moins bureaucratique de procéder, explique la ministre de la Justice. Elle reconnaît aussi que l'asile sera attribué sans examen préalable mais que le contrôle de sécurité sera fait ensuite.

13:21

On passe aux questions

Quid de reconnaître le régime des talibans? Ignazio Cassis rappelle que la Suisse ne reconnaît pas les gouvernements mais les pays, dit-il. En outre, rien n'est clair à Kaboul et il faut d'abord éclaircir la situation, dit-il. Il en va autrement des ONG sur place et de l'aide humanitaire.

13:19

Pas de grande affluence de réfugiés afghans prévus

Karin Keller-Sutter ne s'attend pas non plus à une immigration de masse des Afghans en Suisse, car cela prend du temps d'une part, mais qu'en plus la route des Balkans sera sans doute privilégiée.

13:17

Les critères d'octroi de visa humanitaire

Karin Keller-Sutter rappelle que la Suisse a défini clairement les critères pour l’octroi d’un visa humanitaire : la personne doit faire état d’une menace directe et sérieuse contre elle. Selon une pratique constante, elle doit aussi pouvoir se prévaloir d’un lien étroit et actuel avec la Suisse. Pour les membres de la famille proche, la possibilité existe également d’un regroupement familial selon les dispositions ordinaires.

13:17

Séance extraordinaire ce mercredi

KKS va participer ce mercredi à une séance avec ses collègues de l'espace Schengen sur la situation préoccupante en Lituanie et la Biélorussie, mais aussi sur l'Afghanistan, dit-elle.

13:15

Admission provisoire

Les demandes d’asile déposées en Suisse par des ressortissants afghans sont examinées par le Secrétariat d'Etat à la migration selon la procédure ordinaire, les personnes menacées continuant de recevoir l’asile ou de bénéficier d’une admission provisoire. Au vu de l’évolution de la situation sur place, le SEM a cependant suspendu dès le 11 août, et jusqu’à nouvel ordre, l’exécution des décisions de renvoi entrées en force.

13:14

Pas de réfugiés de masse

Mais Karin Keller-Sutter le redit: le DFJP examinera d’autres demandes d’accueil. Mais la Suisse ne prévoit pas pour l’instant de faire venir directement en Suisse un grand nombre de personnes d’Afghanistan. D’abord, parce que selon le HCR et l'ONU, le manque d’informations claires concernant la situation sur place ne permet pas encore de définir d’éventuels besoins de réinstallation, mais aussi parce qu’une telle opération ne serait de toute façon techniquement pas possible à l’heure actuelle, compte tenu de la situation chaotique en Afghanistan, explique la St-Galloise.

13:13

Contingent de 800 personnes approuvé

En tant qu’employeur, la Suisse a une obligation de veiller à la sécurité de son personnel local, rappelle KKS. À ce titre, elle a décidé d’accueillir en Suisse les personnes concernées et les membres de leur famille proche. Le DFJP a décidé que les quelque 230 Afghans qui arriveront seraient décomptés du contingent de réinstallation de 800 personnes approuvé par le Conseil fédéral pour l’année 2021. Il n’y aura donc pas besoin de mener des procédures d’asile ordinaires et les personnes concernées recevront l’asile en Suisse sitôt qu’elles seront arrivées et auront été enregistrées.

13:12

Karin Keller-Sutter prend la parole

13:11

Visas humanitaires

Pour le personnel local concerné, des Afghans surtout, ils recevront tous des visas humanitaires, précise encore Cassis avant de passer la parole à Karin Keller-Sutter.

13:10

Bureau fermé

Ignazio Cassis continue en français: le bureau de coopération à Kaboul a été fermé dimanche. La volonté de poursuivre cet engagement mais à voir comment cela se fera avec le nouveau gouvernement, précise-t-il. Il n’est actuellement pas possible de dire quand la DDC pourra reprendre ses activités, ni sous quelle forme. L’engagement suisse sur place en faveur de la population afghane est cependant intact. La DDC est à cette fin en contact avec ses partenaires locaux et internationaux, parmi lesquels un grand nombre travaillent déjà, depuis longtemps, aussi dans des territoires contrôlés par les talibans.

La DDC s'occupait de la protection des citoyens, de la formation de base, surtout pour les jeunes filles, ainsi que l'agriculture, rappelle le Tessinois.

13:08

Prêts à partir

Il reste à Kaboul 40 employés locaux et leurs familles, signale Cassis. Cela représente 230 personnes à rapatrier en Suisse, annonce-t-il.

Tous ont fait leurs bagages et sont prêts à rentrer aussitôt que le signal sera donné, annonce le Tessinois. Ils rentreront par avion militaire, vu que les appareils civils restent inutilisables car ils ne peuvent pas atterrir.

Ils rentreront grâce à des partenariats avec les USA et l'Allemagne, informe Ignazio Cassis. L'armée a détaché des soldats à Tashkent pour les prendre en charge ensuite.

13:05

Les employés de la DDC sont rentrés

La Suisse va donc évacuer son personnel à Kaboul. Les 6 personnes qui travaillaient pour la DDC sont arrivées hier en Suisse, annonce Cassis. Ils sont rentrés de Kaboul er Doha et vont bien, dit-il.

13:04

Berne très inquiète

Selon Ignazio Cassis, ministre des Affaires étrangères, la situation en Afghanistan est très volatile. Le Conseil fédéral est très inquiet de cette situation, dit-il. Et sur les risques pour la sécurité de la population que représente l'arrivée des talibans au pouvoir, en particulier les femmes et les filles.

13:02

Veiller à la sécurité de ses employés

La Suisse travaille sans relâche à trouver des solutions pour évacuer le personnel local de son bureau de coopération de Kaboul, car les Afghans qui ont travaillé avec des États ou des organisations occidentaux sont potentiellement en danger suite à la prise de pouvoir par les talibans. En tant qu’employeuse, la Suisse a une obligation de veiller à la sécurité de son personnel local. À ce titre, elle a décidé d’accueillir en Suisse les personnes concernées et les membres de leur famille proche.

13:01

230 personnes au total

Berne va accueillir une quarantaine d’employés locaux du bureau de coopération de Kaboul de la Direction du développement et de la coopération (DDC), avec leur famille proche, dans le cadre d’une action humanitaire. Il s’agit d’environ 230 personnes au total.

12:46

Les réfugiés afghans au menu du Conseil fédéral

Une fois n'est pas coutume, le Conseil fédéral ne parlera pas Covid ce mercredi. Il évoquera à 13h l'accueil humanitaire des personnes d’Afghanistan en Suisse. Le chef du DFAE et la ministre de la Justice Karin Keller-Sutter seront présents.

21 commentaires