Saut à skis: Bientôt des épreuves au stade Maracana?

Publié

Saut à skisBientôt des épreuves au stade Maracanã?

Le patron de la discipline à la Fédération suggère de faire voyager les athlètes même dans des pays chauds.

Le manque de neige, ici Ryoyu Kobayashi à Innsbruck le 2 janvier dernier, oblige les dirigeants à chercher de nouvelles idées.

Le manque de neige, ici Ryoyu Kobayashi à Innsbruck le 2 janvier dernier, oblige les dirigeants à chercher de nouvelles idées.

AFP

Du saut à skis à Dubaï ou à Rio? L’idée, surprenante, émane directement du patron de la discipline au sein de la Fédération internationale de ski (FIS), qui y voit une solution aux problèmes posés par le réchauffement climatique.

«Nous devons être ouverts à de nouvelles idées. Nous pourrions, par exemple, proposer un spectacle énorme sur tapis au Brésil, au stade Maracanã», a expliqué lundi l’Italien Sandro Pertile à l’issue de la Tournée des Quatre-Tremplins qui s’est achevée ce week-end.

L’édition 2023-2024 de cette compétition a été marquée par des températures particulièrement douces pour la saison et les athlètes se sont affrontés dans un paysage quasi vierge de neige.

«Nous venons d’avoir une Tournée des quatre tremplins avec des prairies vertes. C’était peut-être une exception, mais peut-être pas», a commenté le responsable, en référence au manque de plus en plus fréquent de neige pour les compétitions, du fait du réchauffement climatique.

Un tremplin mobile de 150 mètres

Contrairement à d’autres épreuves de ski, comme le biathlon ou le ski de fond, le saut à skis peut se pratiquer sans neige naturelle, sur des tremplins équipés d’un revêtement synthétique comme celui que les athlètes utilisent pour s’entraîner l’été.

Une occasion à saisir, selon Sandro Pertile: «Une installation mobile avec un tremplin de 150 mètres est notre objectif. Elle nous offrirait la possibilité de nous déplacer n’importe où dans le monde», a-t-il expliqué, estimant qu’un plan sur cinq ans et un investisseur motivé pourraient permettre de financer le projet.

Ces rêves de tropiques permettraient aussi de conquérir le marché chinois et même Dubaï, en indoor, ainsi que d’allonger la saison, voire de l’intégrer au programme des JO d’été.

Athlètes sceptiques

«Nous offrons des émotions, et c’est pour cela que ce sport peut aussi être attractif au Brésil», a insisté M. Pertile, qui n’a pas évoqué l’impact environnemental d’un tel projet.

De leur côté, les athlètes restent sceptiques: «Je n’ai pas besoin d’aller à Dubaï pour faire du saut à skis. Cela n’a pas de sens», a estimé Philipp Raimund, sauteur à ski allemand.

La perspective d’un nouveau calendrier, qui allongerait la saison de six à huit mois consécutifs, ne réjouit guère son compatriote, Stephan Leye: «Le corps humain a ses limites. Aucun sportif ne pourra sauter pendant huit mois. Nous aurons besoin de faire une pause.»

(AFP)

Ton opinion