JO de TokyoÀ Tokyo, les nageurs suisses ont réussi un premier pari
Les bonnes performances des Helvètes au Japon sont encourageantes en vue des prochains Jeux de Paris. Coach de Genève-Natation, Clément Bally en est convaincu.
- par
- Christian Maillard
Comme dans un rêve! Après Jérémy Desplanches vendredi, qui a nagé en plein bonheur, c’était au tour de Noè Ponti de faire des vagues ce samedi lors du 100 m papillon et de décrocher une médaille au milieu de sa nuit. Entraîneur de Genève-Natation, Clément Bally n’a pas pu faire autrement que de mettre son réveil et de se lever pour voir à l’œuvre en direct ses protégés dans son salon. Ils l’ont comblé.
«Après les Championnats d’Europe il y a deux mois à Budapest, je me disais que cela pourrait être possible de faire deux ou trois podiums aux JO, mais là, honnêtement, avec en plus plein de records battus, c’est vraiment exceptionnel.» S’il est resté à Genève, le coach français a pu s’entretenir régulièrement avec ses athlètes, Nils Liess, Roman Mityukov et Jérémy Desplanches. «Quasi tous les jours par message et un appel tous les deux ou trois jours en fonction des épreuves et de leurs besoins», précise un homme qui a également eu un œil admiratif sur la belle performance de la plongeuse Michelle Heimberg, même si ce n’est pas son domaine.
«Je pense que même si les Jeux se sont déroulés la nuit et qu’ils n’ont peut-être pas été très suivis par des enfants, ces bons résultats obtenus au Japon devraient donner des idées aux jeunes compétiteurs du club, renchérit Clément Bally. J’espère qu’ils ont vu qu’il y a une grande nécessité pour eux de franchir une grosse étape en plus car entre être très bon aux championnats suisses et excellents au niveau international il y a encore deux mondes!» Reste que dans le bassin des Vernets, ça «brasse» et ça «papillonne» avec une génération qui tourbillonne. «Mais si derrière ceux qui se sont mis en évidence à Tokyo, la relève montre le bout de son nez, il y a encore du chemin avant de réussir au plus haut niveau comme Jérémy, Noè et les autres.»
Il reste trois ans avec les Jeux de Paris. «C’est dans pas si longtemps que ça et c’est bien que tous ces nageurs se projettent sur ces prochains JO, poursuit l’entraîneur de Genève-Natation. On peut se réjouir et se dire qu’ils vont encore franchir un pas supplémentaire.» Ancien champion, Dano Halsall avouait d’ailleurs vendredi sur la RTS que tant Jérémy Desplanches que Noè Ponti peuvent jouer le titre en 2024. «Maintenant, il ne faut pas trop leur mettre trop de pression qui les empêcherait de vivre pendant trois ans, tempère Clément Bally. D’un autre côté, comme ils sont encore jeunes, on a aussi trois ans pour construire sur cet objectif. On ne peut pas dire que leur progression sera automatiquement exponentielle mais oui ce sera leur but.»
Le Français, qui les connaît bien, sait aussi qu’ils ont la tête bien sur les épaules, qu’ils ne vont pas se disperser et changer sous prétexte qu’ils ont obtenu une médaille. «Ce n’est pas leur culture et leur mentalité, sourit le coach. Ce sont des personnes très riches et très appréciables. Il n’y a aucun risque.» Ils sont sur leur petit nuage et vont y rester encore longtemps, prêts encore une fois à franchir le mur du songe…