Abus sexuels et drogue: le prédateur vaudois voit sa peine confirmée

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Abus sexuels et drogueLe prédateur vaudois voit sa peine confirmée

L’ex-ravisseur de 49 ans a échoué devant la Cour d’appel. Ce sera bien 5 ans de prison ferme.

Evelyne Emeri
par
Evelyne Emeri
Tribunal de Lausanne, 28 mars 2022 - Accusé d’abus sur mineures, le prévenu arrive en fourgon carcéral pour la reprise de son procès suspendu un an plus tôt pour complément d’instruction.

Tribunal de Lausanne, 28 mars 2022 - Accusé d’abus sur mineures, le prévenu arrive en fourgon carcéral pour la reprise de son procès suspendu un an plus tôt pour complément d’instruction.

lematin.ch/François Melillo

1er décembre 2019 – 18  janvier 2023. Plus de trois ans que le prévenu est en détention préventive, acculé d’abord par sept mineures, puis par quatorze jeunes filles qui avaient, pour certaines, tout juste 14 ans. Toutes vulnérables, en rupture familiale et sociale. Des proies faciles pour ce fils adoptif d’un ancien conseiller d’État au casier judiciaire long comme le bras, tristement célèbre pour avoir commandité le rapt d’un avocat stagiaire lausannois à la fin des années 90. En mars 2021, son procès avait été suspendu pour complément d’instruction. Des éléments capitaux – égarés par l’enquêteur principal – avaient été soumis au Tribunal correctionnel d’arrondissement de Lausanne par l’unique parent plaignant: la mère d’une victime qui n’a jamais lâché. Des photos et des vidéos explicites qui ont largement alimenté l’accusation.

Infractions massue

Jeudi dernier 12 janvier, le fêtard cocaïnomane a comparu devant la Cour d’appel pénale qui siégeait à Renens. Il était venu contester le verdict de première instance intervenu début avril 2022. Il avait écopé de 5 ans de prison ferme (ndlr. 5 ans et demi requis par le Ministère public) pour actes d’ordre sexuel avec des enfants de moins de 16 ans, actes d’ordre sexuel avec des personnes dépendantes de plus de 16 ans, actes d’ordre sexuel avec des mineurs contre rémunération ainsi qu’actes d’ordre sexuel commis sur une personne incapable de discernement ou de résistance (ndlr. trois cas) et remise à des enfants de substances pouvant mettre en danger leur santé. Ce, pour des faits s’étendant de fin 2017 à décembre 2019.

Appel pour trafic de stups

Le repris de justice avait également été condamné pour infraction grave et contravention à la Loi fédérale sur les stupéfiants (trafic et consommation). Contre toute attente au Tribunal cantonal (TC), il a recouru en particulier contre le trafic de stupéfiants et non contre les abus perpétrés sur la quinzaine d’adolescentes. Comme si ces actes-là, commis à divers degrés, étaient subitement admis. Lors de l’audience d’appel de la semaine passée, le président Thomas de Montvallon n’a pas manqué d’inviter le nerf de cette affaire aux débats pour rappeler son contexte: des accusatrices embrigadées dans des soirées festives avec alcool et drogue aux domiciles du récidiviste (ndlr. Riviera vaudoise et Vercorin/VS), où ce père de quatre enfants incitait ces très jeunes filles en détresse, fugueuses ou en foyer à la dépravation.   

Recours au TF?

L’avocat de la défense, Me Valentin Marmillod, avait plaidé l’acquittement de son mandant de 49 ans ou une peine correspondant à celle déjà purgée, sollicitant sa relaxe immédiate. La procureure Carole Deletra avait, pour sa part, tenu la ligne et requis, une seconde fois, 5 ans et demi de peine privative de liberté comme devant le Tribunal d’arrondissement de Lausanne. La Cour d’appel pénale a suivi les premiers juges de Montbenon. Le prédateur sexuel voit ainsi sa peine de 5 ans ferme confirmée par le TC. Celui qui pensait être un «bon samaritain» et traitait ses proies de «menteuses» en première instance pourrait bien saisir le Tribunal fédéral (TF). Dans le cas inverse, il lui restera deux ans à exécuter derrière les barreaux.

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