Suisse: Ueli Maurer tacle le Parlement, qui dépense beaucoup trop

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SuisseUeli Maurer tacle le Parlement, qui dépense beaucoup trop

Le grand argentier estime que les Chambres ont «complètement perdu les pédales» et qu’il va falloir réduire les dépenses car il exclut une hausse des impôts.

Le ministre des Finances Ueli Maurer.

Le ministre des Finances Ueli Maurer. 

20min/Tarek El Sayed

Pour Ueli Maurer, le Parlement dépense beaucoup trop. Et il l’affirme haut et fort dans une interview accordée aux journaux du groupe CH-Media samedi. Il estime même que les Chambres fédérales ont perdu tout sens de la mesure ces derniers mois.

Et le ministre des Finances de rappeler qu’une commission du National a élaboré un projet de suppression de la valeur locative qui entraînerait des pertes fiscales de près de 4 milliards. «Au cours des deux dernières sessions, un grand nombre de dépenses supplémentaires ont été décidées: baisse des primes, armée, contre-proposition à l’initiative des glaciers - pour n’en citer que quelques-unes». Et de pointer la pandémie de Covid qui a montré que l’État était capable de sortir le porte-monnaie quand il le voulait. «Cela a probablement eu un impact».

«Nous avons désormais un besoin d’ajustement de 3 à 5 milliards en 2024 si tous les projets se réalisent comme prévu. En 2025, il sera de 5 à 7 milliards. Imaginez le programme d’économies!» s’exclame-t-il.

Hausse d’impôt à exclure

Du coup, va-t-il falloir augmenter les impôts ou envisager un programme d’austérité? «Le Conseil fédéral n’en a pas encore discuté», répond le Zurichois. Mais pour lui, une chose est claire: «soit vous dépensez moins, soit vous encaissez plus. Et j’exclus une augmentation d’impôts». Il précise encore: «L’État doit rester maigre. Tout l’argent qu’il enlève aux citoyens manque à la consommation et restreint l’économie».

Le grand argentier n’exclut pas une récession. «Nous avons eu une croissance économique comme jamais ces 15 dernières années. Maintenant, il faut compter avec des pertes. Nous verrons à la fin de l’année mais je ne pense pas que les employeurs pourront compenser entièrement l’inflation», souligne-t-il.

Et de tacler son collègue Alain Berset en charge du dossier de la santé: «Nous avons commis une erreur avec les caisses d’assurance maladie: nous leur avons demandé de réduire leurs réserves. Du coup, les primes vont fortement augmenter en 2023, jusqu’à 10%. Les gens auront moins d’argent l’année prochaine».

(cht)

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