ArgentineAttentat Kirchner: une inculpée remise en liberté
Une des quatre détenus à ce jour pour l’attentat contre la vice-présidente argentine a été remise en liberté lundi après un mois et demi de détention préventive, et son inculpation levée faute d’éléments probants à ce stade.
Agustina Diaz, 21 ans, une amie de la principale co-inculpée de la tentative d’assassinat de la vice-présidente argentine Cristina Kirchner, Brenda Uliarte, a été libérée sur décision d’une chambre d’appel fédéral du tribunal de Buenos Aires saisie par ses avocats, selon la résolution lundi soir. L’arrestation et l’inculpation pour «complicité» d’Agustina Diaz à San Miguel, dans la grande banlieue de Buenos Aires 12 jours après l’attentat reposaient en partie sur l’analyse d’échanges et messages téléphoniques, avec Brenda Uliarte, avant et après l’attentat, où l’arme avait notamment été évoquée. Pour autant, dans leur décision, les juges ont estimé que «même si on ne peut écarter un certain degré de connaissance» par Diaz du projet, «sa connaissance de l’arme, via une photo envoyée par message, ainsi que les références à Uliarte concernant les implications possibles de sa conduite, ne permettent pas – pour le moment – de caractériser le degré d’implication» requis. La chambre d’appel a conclu à l’«absence d’éléments pour l’inculpation» de Diaz pour complicité et ordonné sa libération immédiate, selon des extraits de la résolution consultés par l’AFP.
Les deux principaux suspects détenus à ce jour sont l’assaillant de 35 ans de Mme Kirchner, Fernando Sabag Montiel, et sa compagne de 23 ans, Brenda Uliarte, inculpés pour tentative d’homicide «avec planification et entente préalable entre eux deux». Le 1er septembre, Sabag Montiel avait pointé son arme vers la tête de Mme Kirchner, à quelques mètres à peine, sans qu’aucun coup de feu ne parte, alors qu’elle signait des livres et se mêlait à des sympathisants venus l’attendre au bas de chez elle, dans le quartier de Recoleta.
Un troisième jeune homme reste inculpé de complicité ou «participation à titre secondaire», Gabriel Carizzo, 27 ans, dont la chambre d’appel a justifié lundi le maintien en détention préventive. Deux mois après l’attentat, le degré d’orchestration, et les mobiles profonds des suspects, des jeunes plutôt précaires et sans politisation marquée, restent encore flous. Si ce n’est une claire détestation affichée par Brenda Uliarte pour Mme Kirchner (péroniste, centre-gauche) et un lien ténu avec un groupuscule d’extrême droite, objet d’une enquête distincte.