Football: Sauthier: «Je lui casse les pieds toute la semaine à l’entraînement»

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FootballSauthier: «Je lui casse les pieds toute la semaine à l’entraînement»

Il ne reste que deux «rescapés» de la saison dernière dans le onze actuel d’Yverdon Sport: Anthony Sauthier et William Le Pogam, qui ont offert à cet YS tourmenté le plus précieux des buts dimanche.

Florian Vaney - Yverdon
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Florian Vaney - Yverdon
Anthony Sauthier et William Le Pogam célèbrent un but qui veut dire beaucoup.

Anthony Sauthier et William Le Pogam célèbrent un but qui veut dire beaucoup.

Claudio De Capitani/freshfocus

Dans l’intimité du vestiaire, Anthony Sauthier emploie sans doute une autre expression lorsqu’il cherche à signifier son mécontentement à son pote William Le Pogam. Mais là, à l’interview, devant pas mal de paires d’oreilles qui n’écoutaient que lui, avec sa toute jeune fille dans les bras, le latéral d’Yverdon Sport a dû choisir plus finement ses mots. «Je casse les pieds à Will toute la semaine à l’entraînement pour qu’il mette ses centres au deuxième poteau de temps en temps. Je suis content qu’il l’ait fait ce soir.» Les pieds, donc.

L’anecdote livrée par le Genevois faisait évidemment référence au si précieux but du 1-1 inscrit par YS. Celui qui a mis fin à plus de 300 minutes de mutisme offensif. Celui qui a permis à Yverdon d’enfin battre Dany Da Silva, après tant et plus d’occasions saccagées. Celui qui a mené à une victoire 2-1 repoussant Stade Lausanne et la dernière place de Super League à neuf points. Bref, celui qui change tout. Même s’il en faudra plus pour ramener calme, sérénité et union dans le Nord vaudois.

«C’est essentiel pour nous de mettre des visages sur les critiques, de ne pas seulement les lire sur les réseaux sociaux.»

Anthony Sauthier, latéral d’Yverdon Sport.

William Le Pogam à la base du centre, Anthony Sauthier à sa réception en reprise de volée. Ça ne peut pas avoir valeur de coïncidence. Même si le hasard y est aussi pour quelque chose. De la saison dernière, celle de la promotion, il ne reste plus que deux titulaires dans l’équipe d’aujourd’hui. Ces deux hommes-là. Kevin Martin possède bien tous les arguments pour prétendre au poste de numéro 1 devant la cage, mais Sebastian Breza semble de plus en plus amené à occuper cette place. Avec, à sa gauche et à sa droite, deux latéraux qui ont connu Yverdon avant son retour en Super League, et faisant plus que jamais figures d’exception.

Symbole du temps d’avant

Lorsqu’il s’est trouvé certain que son ballon avait franchi la ligne, Anthony Sauthier n’a pas hésité: il a foncé en direction de William Le Pogam. Parce qu’il voulait lui «rendre» une partie de son but? Oui. Parce que ces deux-là sont complices sur le terrain autant que dans la vie? Aussi. «Et des vrais amis dans le football, on ne s’en fait pas tant que ça», appuie le finisseur. Parce que les deux hommes incarnent les dernières bribes d’une époque révolue, mais tellement importante aux yeux des suiveurs du club? Peut-être. Anthony Sauthier, en tout cas, ne jettera aucune huile sur le feu en répondant par l’affirmative. La première victoire en huit matches méritait de se savourer sans arrière-pensées.

Le sprint d’Anthony Sauthier après son but dimanche. Impact avec William Le Pogam dans 3…2…1…

Le sprint d’Anthony Sauthier après son but dimanche. Impact avec William Le Pogam dans 3…2…1…

Claudio De Capitani/freshfocus

Elle saura rassurer certains esprits yverdonnois. Donner de l’eau au moulin d’autres. Les premiers feront valoir la domination de chaque instant et l’esprit solidaire de l’équipe. Les seconds argumenteront du besoin de se retrouver à 11 contre 10 face à la lanterne rouge pour remporter un match. En période trouble, il ne peut en être qu’ainsi.

À la veille du derby, YS a tenté de réunir ses supporters et ses joueurs durant et après l’entraînement du samedi. Avec une notion à marteler: celle d’union sacrée. «Un fan qui nous demande de mouiller le maillot aura toujours raison, pointe Anthony Sauthier. Le plus important dans ce projet, c’est d’avoir pu communiquer. C’est essentiel pour nous de mettre des visages sur les critiques, de ne pas seulement les lire balancées de manière plus ou moins anonyme sur les réseaux sociaux.» Un pas dans la bonne direction samedi, un autre dimanche. Yverdon n’avait pas vécu de week-end si bénéfique depuis des lustres.

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