FootballLe printemps s’annonce plus verdoyant à Sion qu’à Lausanne
Avec neuf points d’avance sur le LS, l’actuel barragiste, les Valaisans peuvent appréhender la suite avec un raisonnable optimisme. Tout le contraire des Vaudois.
- par
- André Boschetti
Le dernier derby de cette première phase a donné son verdict. Implacable pour le LS et plus réjouissant pour le FC Sion. Au moment d’abandonner leur chaussures à crampons pour profiter d’une quinzaine de jours de vacances, les mines des joueurs des deux équipes résumaient d'ailleurs parfaitement leurs très différents états d’âme.
Celui des Sédunois était un mélange équitable entre joie et soulagement. Sans impressionner du tout, ils sont allés chercher une victoire aussi laborieuse que précieuse qui leur permet de compter, à mi-parcours, un bon matelas de neuf longueurs sur cette inconfortable place de barragiste, occupée par son adversaire du jour. Mais la pauvreté du jeu de ce FC Sion qui se contente de défendre, pas toujours en bon ordre, puis de profiter des erreurs adverses pour frapper, reste une limite dont reste bien conscient Christian Constantin. «Nous avons une bonne marge sur la zone dangereuse, se réjouissait-il, mais le passé récent me montre que rien n’est encore acquis. Ce qui me gêne, c’est que, durant toute cette première partie de saison, je n’ai pas encore vu un match vraiment complet de mon équipe.»
Le président valaisan sait très bien de quoi il parle. Lors des quatre derniers exercices, son équipe a en effet tremblé jusqu’au bout pour sauver sa peau. Notamment en 2018-2019 et 2019-2020 où elle avait déjà conclu cette première phase avec 21 points. Mais alors avec, respectivement, seulement quatre et sept unités d’avance sur le 9e.
La solidarité et la combativité retrouvées depuis que Paolo Tramezzani a succédé à Marco Walker sont toutefois autant de petites assurances pour oser prétendre que le printemps du FC Sion sera probablement un peu plus serein que les précédents. Car c’est avec ces arguments que les Valaisans peuvent espérer s’en sortir sans trop de souffrance. «Je ne pourrai dire de quel côté du classement nous allons pouvoir regarder, l’an prochain, qu’après avoir vu les cinq premiers matches de mon équipe à la reprise», admettait d’ailleurs CC avec prudence.
Un examen de conscience
Du côté du Lausanne-Sport, les visages étaient logiquement beaucoup plus fermés, version soupe à la grimace. Encore une fois. La dixième même en 18 rencontres. De quoi frôler l’indigestion. Un bilan qui aurait dû lui valoir la dernière place du classement si Lucerne n’avait pas été encore plus mal en point que lui.
Mais comme tout n’est pas rose pour le FC Sion, tout n’est pas non plus à jeter à Lausanne. Si l’on excepte le récent petit coup de mou contre Servette, Bâle et Zurich - avec la seule circonstance atténuante de la qualité de l’opposition -, l'équipe d’Ilija Borenovic est en constants progrès. Facile diront justement certains lorsque l’on part d’aussi bas que le LS en juillet.
Pour remonter la pente et assurer ce maintien qui est le seul objectif que peuvent espérer les Vaudois, se cacher derrière l’absence, certes capitale, d’un attaquant à même d’épauler Amdouni et, surtout, de valider concrètement le travail de toute l’équipe, serait la pire des choses. La mission de Souleymane Cissé est de très vite dénicher cette indispensable perle rare, mais celle des Lausannois est de procéder à un vrai examen de conscience. Si l’on excepte Mory Diaw, Simone Grippo, Anel Husic, Zeki Amdouni et, dans une certaine mesure, Trazié Thomas, aucun autre élément n’a évolué, ces cinq derniers mois, au niveau que l’on est droit d’attendre de lui.
Cette révolte espérée part donc d’une saine et objective remise en question individuelle et collective de tous ceux qui ont un peu - voire même beaucoup pour certains - déçu jusque-là. Le maintien du LS en Super League en dépend.
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