EspaceLe vol inaugural d’Ariane 6 reporté à 2024
L’Agence spatiale européenne a indiqué que la fusée, qui devait décoller à la fin 2023, nécessite plusieurs autres essais au sol.
Le vol inaugural de la fusée Ariane 6, qui était envisagé pour la fin 2023, est officiellement reporté à 2024, plusieurs essais au sol restant à effectuer, a annoncé l’Agence spatiale européenne (ESA). Ce décalage, que les responsables européens du spatial laissaient entrevoir en évoquant ces derniers mois des «aléas possibles», prolonge la crise des lanceurs dans laquelle l’Europe est plongée avec la fin d’Ariane 5 et les problèmes de la petite fusée italienne Vega-C. Les organismes et entreprises responsables du programme, l’ESA, Arianegroup, Arianespace et l’agence spatiale française CNES «confirment que le lancement inaugural est maintenant prévu pour 2024», a affirmé mardi le directeur général de l’ESA Joseph Aschbacher sur Twitter, rebaptisé X.
Plusieurs tests au sol
Un court allumage du moteur Vulcain 2.1 de l’étage principal de la fusée, initialement prévu le 18 juillet a été reprogrammé pour le 29 août. Un autre allumage de ce moteur, toujours au sol, de 500 secondes correspondant à sa durée d’utilisation en vol est ensuite prévu le 26 septembre, a détaillé M. Aschbacher. Parallèlement, un troisième test de mise à feu du moteur réallumable Vinci de l’étage supérieur de la fusée – principale innovation du futur lanceur — est prévu à Lampoldshausen (Allemagne) le 1er septembre.
L’ESA, maître d’œuvre des lanceurs européens, sera en mesure de préciser la fenêtre de lancement pour 2024 à l’issue du test du 26 septembre, selon son directeur général. Le programme de ce nouveau lanceur destiné à succéder à Ariane 5, qui a effectué son dernier vol en juillet, et à remplir les missions auparavant effectuées par la fusée russe Soyouz avait été lancé en 2014.
Concurrencer Space X
Initialement prévu pour 2020, le premier vol d’Ariane 6, conçu pour affronter la concurrence de l’américain Space X, avait déjà dû être reporté en raison de la pandémie de Covid-19 et de certaines difficultés de mise au point. Ce nouveau report prive l’Europe d’accès autonome à l’espace. Si un tir de la fusée italienne Vega est bien prévu pour septembre, celle-ci doit ensuite laisser sa place à la nouvelle version Vega-C. Or Vega-C est interdite de vol depuis l’échec de son premier lancement commercial en décembre. Et une nouvelle anomalie a été détectée fin juin lors d’un essai de mise à feu statique de son moteur, laissant planer le doute sur son retour en vol prévu en fin d’année.