Commentaire: Credit Suisse: vent de panique dans le camp bourgeois

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CommentaireCredit Suisse: vent de panique dans le camp bourgeois

La chute du Credit Suisse aura-t-elle un impact sur l’opinion publique, lors des prochaines élections fédérales? Les champions de l’autorégulation vont devoir rendre des comptes.

Eric Felley
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Eric Felley
Le directeur d’UBS Colm Kelleher et la conseillère fédérale en charge des finances, Karin Keller-Sutter, lors de la conférence de presse du dimanche 19 mars 2023.

Le directeur d’UBS Colm Kelleher et la conseillère fédérale en charge des finances, Karin Keller-Sutter, lors de la conférence de presse du dimanche 19 mars 2023.

AFP

Pour une fois, il faut le relever, l’UDC n’a pas attaqué l’idéologie utopique rose-verte, le wokisme et les écolos fondamentalistes comme responsables de la débâcle du Credit Suisse. On a beau chercher, il est difficile de trouver des dirigeants roses ou verts au sein de Credit Suisse ou d’UBS. Comme il faut bien attaquer quelqu’un, l’UDC a visé lundi son partenaire bourgeois, le PLR, et ses élites aux commandes de la banque depuis tant d’années.

La débâcle du Credit Suisse s’invite ainsi dans la campagne pour les élections fédérales d’octobre prochain. On ne parlera pas seulement des réfugiés, de l’énergie ou de la crise climatique. On va parler d’argent et de crise de confiance envers les banques. On va parler d’un système qui a fait faillite avec des conséquences dont on ne mesure pas encore la gravité en termes d’emplois et de monopole de la nouvelle UBS.

L’indignation est la règle

Depuis lundi, on sent cette fébrilité dans les nombreux communiqués envoyés par les partis, où l’indignation est partout la règle. Certains ont le droit de s’indigner: ceux qui ont souvent réclamé un cadre plus strict pour les banques dites systémiques. D’autres moins, ayant toujours prôné l’autorégulation et le moins d’État dans les affaires bancaires. Parmi ceux-ci, le PLR s’est fendu de plusieurs communiqués, où il dit «prendre ses responsabilités». Etonnamment, leur contenu est presque un copier-coller de ceux de la gauche en termes de revendications: convocation d’une Assemblée fédérale extraordinaire, blocage des bonus, recherche des coupables et possibilité d’une commission d’enquête parlementaire. 

Merci à Karin Keller-Sutter

La campagne électorale va donc devoir intégrer la fin abrupte du Credit Suisse, ses causes et ses conséquences. Dans les urnes, la panique qui a touché les marchés financiers pourrait bien être contagieuse et profiter à la gauche. Mais dans ce débat, il faudra s’attendre à pas mal de mauvaise foi. Dans son communiqué diffusé mardi, le PLR se félicite: «Grâce à la rapidité de l’action du Conseil fédéral et principalement de la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter, une catastrophe financière, qui aurait eu des répercussions graves pour le pays, les citoyens, les PME, mais également au plan international, a pu être évitée». À qui dit-on merci?

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