DiffamationMusk veut poursuivre une organisation de lutte contre l’antisémitisme
Le patron du réseau social X a annoncé qu’il a dans le viseur ADL, qui lutte contre l’antisémitisme et le racisme. Il l’accuse d’être responsable de ses pertes de revenus.
Elon Musk, le patron de Tesla et de X (nouvelle dénomination de Twitter), a menacé de poursuivre en justice l’Anti-Defamation League (ADL, qui combat l’antisémitisme et le racisme), qu’il accuse de diffamation à l’encontre de son réseau social.
«Afin de blanchir le nom de notre plateforme concernant l’antisémitisme, il semble que nous n’avons pas d’autre choix que de poursuivre en diffamation la ligue anti-diffamation… Oh quelle ironie!», a ainsi écrit le médiatique patron dans un message posté lundi soir sur X.
Des «accusations infondées»
Elon Musk accuse l’ADL d’être responsable de la perte de revenus de sa plateforme. «Selon des retours des annonceurs, l’ADL semble être responsable de la plus grande partie de notre perte de revenus», affirme le milliardaire, qui poursuit: «Les annonceurs évitent la controverse, donc tout ce dont l’ADL a besoin pour anéantir nos revenus publicitaires aux États-Unis et en Europe, c’est de proférer des accusations infondées».
«Cette «controverse» fait que les annonceurs font une «pause», mais cette pause est permanente jusqu’à ce que l’ADL donne le feu vert, ce qu’elle ne fera pas sans que l’on accepte de suspendre secrètement ou de bannir tout compte qu’ils n’aiment pas», accuse-t-il.
Plus que 1500 employés
Depuis qu’il a racheté Twitter fin octobre, le patron de Tesla a bouleversé la plateforme, avec des licenciements massifs – il reste 1500 employés sur 8000 auparavant – jusqu’au très récent changement de nom. Son approche controversée en matière de modération des contenus et les lancements chaotiques de nouveaux produits, comme l’authentification payante des utilisateurs, ont fait fuir en masse les annonceurs.
Elon Musk a notamment mis fin à la lutte contre la désinformation sur le Covid et décidé une amnistie pour de nombreux comptes auparavant bannis à cause d’infractions répétées aux règles contre la désinformation ou le harcèlement. Des dizaines de milliers d’utilisateurs sont ainsi revenus, notamment des complotistes d’extrême droite ou anti-vaccins. Selon plusieurs ONG, le nombre d’insultes homophobes et racistes est remonté en flèche.
Ce n’est pas la première fois que la plateforme X s’en prend à une ONG. Début août, elle a ainsi assigné devant la justice fédérale américaine une organisation de lutte contre la diffusion de contenus haineux en ligne, le Center for Countering Digital Hate (CCDH), l’accusant de mener une campagne de dénigrement injustifié contre le réseau social.