BerneL'UDC veut éjecter Ignazio Cassis des affaires étrangères
Le conseiller fédéral PLR est mis sous pression en raison de sa politique au Proche-Orient. Les Vert-e-s intensifient leurs attaques et le parti agrarien lui propose de changer de poste.
Aucun conseiller fédéral n’a dû subir autant de critiques ces dernières années qu’Ignazio Cassis. Et voilà que le ministre en charge du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) est à nouveau au centre d’une polémique, écrit la SonntagsZeitung. Le déclencheur est sa politique au Proche-Orient. La semaine dernière à l’ONU, Ignazio Cassis s’est rangé du côté des critiques de l’intervention militaire israélienne dans la bande de Gaza en approuvant une résolution exigeant un cessez-le-feu humanitaire immédiat. «La décision d’accepter cette résolution controversée est incompréhensible», déclare le conseiller national Franz Grüter (UDC/LU), également président de la Commission de politique extérieure. «Les compétences d’Ignazio Cassis seraient bien plus efficaces au Département fédéral de l'Intérieur (DFI). Là, il pourrait s'occuper de la politique de la santé. En tant qu'ancien médecin, il connaît bien le sujet. Avec la démission d'Alain Berset, le poste de chef du DFI sera de toute façon vacant à la fin de l'année. Un changement serait certainement une libération pour Ignazio Cassis», ajoute le politicien.
Le ministre des Affaires étrangères ne plaît pas non plus à la gauche. «Personne ne comprend la décision du département d’Ignazio Cassis de suspendre les paiements aux ONG palestiniennes et israéliennes», déclare le conseiller national Fabian Molina (PS/ZH). Les Vert-e-s, de leur côté, accusent le conseiller fédéral PLR de manquer de courage. «Sa résignation est déjà visible dans le dossier européen et, bien entendu, cela se voit également aujourd'hui dans le conflit au Proche-Orient», constate la conseillère nationale Marionna Schlatter (Les Vert-e-s/ZH). Malgré les critiques, Ignazio Cassis n’a toutefois pas à s’inquiéter pour sa réélection au Conseil fédéral le 13 décembre prochain: la candidature des Vert-e-s manque de soutien. L'UDC et le Centre ont toujours déclaré qu'ils ne mettraient pas en danger les sièges des conseillers fédéraux en place. Quant au Parti socialiste, il se montre également prudent car il ne veut pas mettre en danger le siège vacant d'Alain Berset.