Hockey sur glace: A minuit et 39 minutes, Jason Fuchs a délivré tout un canton

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Hockey sur glaceÀ minuit et 39 minutes, Jason Fuchs a délivré tout un canton

Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’attaquant du LHC a offert la victoire à son équipe contre Fribourg (3-2 ap) au bout du suspense. Malgré une crampe, preuve de la durée extraordinaire de ce duel.

Chris Geiger - Lausanne
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Chris Geiger - Lausanne
Buteur décisif au bout de la nuit, Jason Fuchs a rapidement été enseveli par ses coéquipiers.

Buteur décisif au bout de la nuit, Jason Fuchs a rapidement été enseveli par ses coéquipiers.

Estelle Vagne/freshfocus

L’horloge de la Vaudoise aréna affichait minuit passé de 39 minutes lorsque l’envoi de Jason Fuchs est venu transpercer les filets défendus par Reto Berra. La fin d’un suspense insoutenable pour le public de la patinoire de Malley, encore bien garni malgré l’heure avancée dans la nuit de mercredi à jeudi.

Avec ce but décisif, tombé à la 107e minute de la troisième prolongation, l’attaquant de poche du LHC pouvait endosser le costume du héros et offrir une victoire méritée (3-2 ap) à ses couleurs. Le Lausanne HC, vainqueur donc de cet acte II des demi-finales des play-off tout simplement interminable, revient ainsi à hauteur de Fribourg-Gottéron dans la série (1-1).

Temps de glace incensés

En trouvant enfin l’ouverture, le No 14 lausannois a libéré tout un canton d’une tension maximale. «Ce moment était juste fou, reconnaît le joueur de 28 ans. Il n’y avait plus 9600 spectateurs, mais tous ceux qui étaient encore présents n’attendaient que ça.»

Le rugissement de l’antre des Lions a d’ailleurs été assourdissant. À la hauteur en quelque sorte du stress accumulé par les supporters vaudois depuis près de cinq heures et le premier lâcher de puck de la soirée.

«Quand j’ai vu la rondelle terminer au fond du but, c’était juste du soulagement car on voulait en finir, reconnaît Jason Fuchs, à bout de force et assis pour répondre aux interviews. On voulait marquer le plus vite possible pour pouvoir se reposer un peu plus. Force est de constater que ça n’a pas fonctionné. Mais être parvenu à gagner un tel match va nous donner un petit boost d’énergie.»

Le joueur de centre, buteur d’un tir rageur pris depuis le slot après un bon travail préparatoire de Robin Kovacs, a reconnu être physiquement entamé. Il faut dire qu’avec 27’58’’ passées sur la glace, l’ancien Biennois a explosé son temps de jeu habituel – il est toutefois resté loin de son coéquipier Christian Djoos, aligné durant… 50’53!

Troisième match le plus long

«On a pratiquement disputé deux matches, glisse-t-il, le visage marqué par l’effort. J’ai d’ailleurs eu une petite crampe à la fin, mais ça fait partie de ce genre de soirées pas comme les autres.»

Ce Lausanne – Fribourg est effectivement directement entré dans la grande histoire du hockey sur glace helvétique. Car Lions et Dragons, en se rendant coup pour coup durant 107 minutes, ont établi la troisième marque de référence du match le plus long de l’histoire de la National League, après Berne – Genève (117’) et Genève – Lugano (115’).

La gestion des à-côtés durant pareils marathons est dès lors primordiale si les différents protagonistes entendent rester compétitifs et s’éviter un coup de barre fatal durant les prolongations.

«Au niveau de la nourriture et des boissons, on avait tout ce qu’il fallait, rassure Jason Fuchs. Certains joueurs mangent plus que d’autres. L’important est toutefois de bien s’hydrater parce qu’on transpire beaucoup. On a à disposition plein de petits gels, qui peuvent te donner de l’énergie. Durant les tiers, chacun à sa routine. Mais c’est souvent beaucoup boire, respirer un coup et se relaxer.»

Pas plus de tension

De telles périodes de relâchement permettent d’évacuer un maximum la pression grandissante liée à l’enjeu et d’évoluer sur la glace de manière la plus libérée possible. Comme Jason Fuchs à la 107e minute, au moment d’armer son tir victorieux.

«Non, je ne pense pas qu’on soit davantage tendus lorsqu’une partie se prolonge pareillement ou que la canne tremble, explique le héros de la nuit. Comme on est conscients qu’il y a de la fatigue, on essaie d’éviter des jeux trop compliqués. Mais il faut quand même tenter quelque chose si on veut gagner le match.»

Au rythme de Magic System

Ce qu’a admirablement réussi la deuxième triplette du LHC, au bout de la nuit. Le No 14 des Lions, auteur de son deuxième but dans ces play-off, n’a d’ailleurs pas renié sa célébration devenue culte, malgré le contexte extraordinaire de la rencontre.

«C’est vrai, se marre-t-il. En raison d’une petite blague dans le vestiaire, je suis obligé de la faire. Ça ne pouvait pas mieux tomber. Ce genre d’anecdotes montrent aussi l’état d’esprit qu’il y a au sein du groupe. Même si c’est un match dur, même si on est dans la troisième prolongation. Dans le vestiaire, il y a une super ambiance. Tout le monde est de bonne humeur et s’entend bien. On aura besoin d’une telle alchimie tout au long de la série.»

Pareille victoire va certainement renforcer encore davantage les liens qui unissent les Lions, qui ont célébré ce premier point dans la série au rythme de Magic System et du célèbre titre «Même pas fatigué». Difficile de faire plus à-propos!

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