Royaume-UniIl voulait tuer la reine avec une arbalète, neuf ans de prison
Le jour de Noël 2021, il avait voulu tuer Elizabeth II au château de Windsor. Il a été condamné jeudi, mais restera dans un hôpital psychiatrique jusqu’à ce qu’il puisse être transféré en prison.
Un jeune homme de 21 ans souffrant de troubles psychiatriques, qui voulait tuer la reine Elizabeth II à l’arbalète, au château de Windsor, le jour de Noël 2021, a été condamné, jeudi, à Londres, à neuf ans de détention. Il avait été arrêté le matin du 25 décembre 2021, le visage couvert d’un masque métallique et portant une arbalète à proximité des appartements de la souveraine, 95 ans à l’époque.
Il restera en hôpital psychiatrique jusqu’à ce que son état permette qu’il soit transféré en prison, selon la peine hybride prononcée par le juge Nicholas Hilliard à la cour de l’Old Bailey, dans la capitale britannique.
Avec sa famille au château de Windsor
La reine résidait alors au château de Windsor, dans le contexte de la pandémie de Covid-19, et s’y trouvait pour les fêtes de fin d’année avec d’autres membres de la famille royale, dont Charles, devenu roi en septembre 2022, après le décès d’Elizabeth II.
Au moment de son arrestation, après avoir pénétré dans le périmètre du château, l’accusé avait déclaré aux policiers être «là pour tuer la reine». Il avait ensuite été interné en soins psychiatriques.
Poursuivi dans le cadre du «Treason Act», utilisé de manière rarissime, il avait plaidé coupable, en février, d’avoir «délibérément produit ou détenu une arbalète chargée avec l’intention de l’utiliser pour blesser la personne de Sa Majesté la reine Elizabeth II, ou pour nuire à Sa Majesté». Il a également plaidé coupable de menace de mort et de possession illégale d’arme.
Comme dans «Star Wars»
Cet ancien employé d’un supermarché vivant à Southampton, dans le sud de l’Angleterre, avait envoyé une vidéo, peu avant de passer à l’acte, à une vingtaine de personnes, affirmant qu’il allait essayer d’assassiner Elizabeth II.
En reprenant la terminologie de la saga «Star Wars» et en se décrivant comme un Sith, groupe malfaisant opposé aux Jedi bienfaisants, il y expliquait agir par ressentiment envers l’Empire britannique, cherchant à se venger de «l’establishment» pour le traitement des Indiens.
Une revanche pour un massacre de 1919
Dans une vidéo diffusée durant les audiences devant la Cour de l’Old Bailey, à Londres, on voit le prévenu, en pull à capuche noir et en masque blanc, manipuler l’arbalète et dire: «Je suis désolé pour ce que j’ai fait et ce que je vais faire. Je vais tenter d’assassiner la reine Elizabeth.»
Il a ajouté qu’il s’agissait d’«une revanche pour ceux qui sont morts en 1919, dans le massacre de Jallianwala Bagh», ou massacre d’Amritsar, durant lequel les soldats indiens du régime colonial britannique ouvrirent le feu sur un rassemblement politique non autorisé de partisans de Gandhi, tuant plusieurs centaines d’entre eux.
Plusieurs des experts psychiatres qui l’ont examiné ont conclu qu’il était atteint de troubles psychotiques à l’époque des faits, de troubles du spectre autistique et de dépression. Mais il avait des «pensées homicides» avant de «devenir psychotique», a souligné le juge. L’accusé avait notamment eu des conversations avec une petite amie virtuelle créée par l’intelligence artificielle.
Cinq balles à blanc tirées en 1981
L’incident de 2021 avait suscité des inquiétudes concernant les mesures de sécurité en place pour protéger la monarque. Les tentatives d’intrusion à Windsor comme au palais de Buckingham, résidence de la reine au cœur de Londres, ne sont toutefois pas totalement exceptionnelles.
Depuis 1842, l’article 2 du «Treason Act» punit les tentatives de «blesser ou nuire à Sa Majesté», mais les recours au texte sont très rares. Le cas le plus célèbre remonte à 1981, quand Marcus Sarjaent avait été condamné à cinq ans de prison après avoir plaidé coupable d’avoir tiré cinq coups à blanc en direction d’Elizabeth II lors d’une parade.