Covid-19La liberté des non-vaccinés risque d’être limitée un certain temps
Berne pourrait annoncer mardi prochain la généralisation de la règle des 2G (vacciné ou guéri) pour l’accès aux restaurants et autres lieux de loisirs, laisse entendre Guy Parmelin dans une interview.
Le président de la Confédération «menace les personnes non vaccinées d'une réduction prolongée de leurs libertés», écrit la «SonntagsZeitung» qui a interviewé Guy Parmelin. Au vu de la vague due au variant Delta et de la propagation du variant Omicron qui se dessine, il faut se préparer à des mesures persistantes pour les personnes non vaccinées, selon le Vaudois: «Il se peut que cela revienne à dire que la règle des 2G doive rester appliquée plus longtemps dans le secteur des loisirs.» Ce faisant, note le journal dominical, Guy Parmelin laisse entendre aussi que c’est cette solution qui sera adoptée mardi prochain, plutôt que la fermeture de certains lieux, évoquée vendredi passé par Berne.
Pas de confinement, ni d’obligation de vaccination
Mais Berne n’envisage pas de confiner les personnes non vaccinées si les mesures à venir ne suffisaient pas à endiguer la vague actuelle de Covid-19. «Nous voulons éviter un confinement dans la mesure du possible. Nous devons vacciner, vacciner, vacciner. Celui qui ne veut absolument pas se faire vacciner sera contaminé», a encore déclaré Guy Parmelin.
Le Conseil fédéral n’envisage pas non plus d'obligation de vaccination: «Nous devons convaincre les gens de se faire vacciner. Mais les personnes non vaccinées doivent aussi comprendre que c'est un acte de solidarité que de se faire vacciner maintenant. Et si elles ne veulent tout de même pas, elles doivent accepter que certaines activités ne leur soient peut-être temporairement pas possibles.»
«Omicron pourrait être notre ticket de sortie»
Alors que Berne y réfléchit encore, des spécialistes exigent que l’option 2G ne soit pas seulement évaluée, mais introduite immédiatement, rapporte encore le journal dominical. Car ils s'attendent à ce que le nouveau variant Omicron devienne dominant en Suisse dès janvier prochain, au plus fort de la vague due au variant Delta. Selon l'épidémiologiste Andreas Cerny, notre pays se trouve désormais dans une situation bien plus grave que nos voisins autrichiens et allemands où les infections par le variant Delta sont en recul. En Suisse, en revanche, le nouveau variant arrive exactement au pic de la vague Delta. Un timing qui est «extraordinairement défavorable», selon Andreas Cerny, qui estime que la Suisse doit se préparer à une nette surcharge des unités de soins intensifs.
Cependant, d’autres spécialistes apportent une lueur d’espoir. Avec le nouveau variant, qui serait davantage contagieux mais moins virulent, l’immunité collective pourrait enfin être atteinte. «Omicron est tellement contagieux que ce virus pourrait être notre ticket de sortie de la crise sanitaire», a déclaré à la «SonntagsZeitung» la virologue genevoise Isabella Eckerle des HUG. Elle appelle néanmoins à la prudence: de nouveaux variants peuvent en effet encore apparaître.