FootballServette renverse le Sheriff et peut rêver
Les Grenat ont marqué deux buts en fin de match, grâce à Rouiller et Bedia. Ils sont en excellente position pour terminer troisièmes de leur groupe d’Europa League.
- par
- Valentin Schnorhk
Servette peut rêver d’un printemps européen. Il vaudrait mieux ne pas négliger les matches contre l’AS Rome (30 novembre) et sur la pelouse du Slavia Prague (14 décembre) pour que les Grenat s’assurent de terminer au moins troisièmes de leur groupe d’Europa League. Mais avec leur succès 2-1 contre le Sheriff Tiraspol à la Praille jeudi, ils comptent trois points d’avance sur les Moldaves, ainsi qu’une différence de but favorable. De quoi rêver d’être reversés en barrages de la Conference League en février.
Il fallait insister. Il fallait ne rien lâcher. Il fallait y croire. Même quand les espaces se réduisaient, surtout quand le Sheriff paraissait ne jamais être prêt à craquer. Et puis il fallait saisir les occasions quand elles se sont présentées. Mieux vaut tard que jamais. À la 84e minute d’abord, grâce à la présence de Steve Rouiller dans les seize mètres adverses. Le vice-capitaine du SFC avait bien suivi une frappe de Dereck Kutesa repoussée par le portier Koval à la 84e minute.
Puis, surtout, lorsque ce corner de la 90e a vu Jérémy Guillemenot être accroché par l’ancien Lausannois Zohouri. L’arbitre sifflait un penalty logique que Chris Bedia transformait deux minutes plus tard. De quoi offrir une première victoire au SFC en Coupe d’Europe cette saison.
Mais que l’attente fut longue. Car si ce Servette retrouve beaucoup de couleurs actuellement, c’est parce qu’il parvient à trouver souvent des solutions dans le jeu. Mais ces derniers temps ces Grenat n’avaient jamais été confrontés à une équipe autant repliée et dense défensivement que le Sheriff Tiraspol de jeudi.
Situation un peu nouvelle pour les Genevois: devoir faire le jeu, créer des décalages et être toujours attentifs aux rares moments où les Moldaves pouvaient les mettre en danger: les transitions et les longs ballons dans le dos. C’est sur un de ces derniers que Servette a trop tôt craqué, rendant sa tâche encore plus compliquée. Touché sur une diagonale à la 12e minute, Ngom Mbekeli se jouait de Mazikou, pour aller centrer. La déviation de Yoan Séverin était traître pour un Jérémy Frick (préféré à Joël Mall en Coupe d’Europe) impuissant.
Tout a alors gagné en complexité pour les Servettiens. Et surtout la quête de l’espace, de la combinaison qui permette le décalage et donc des véritables situations de but. Là, Chris Bedia peut s’en vouloir: sur une des rares réelles occasions avant la pause, il était parfaitement mis en position par Cognat, mais le Franco-Ivoirien envoyait sa frappe au-dessus des buts de Koval (39e).
La domination fut constante en deuxième période, avec notamment les multiples tentatives de Bolla. Et, finalement, le destin servettien a basculé. Ces Grenat font bien d’y croire: cette saison peut être très belle. En championnat, comme en Europa League.