2022, une année bien noire pour le 2e pilier

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Fonds de prévoyance2022, une année bien noire pour le 2e pilier

À fin septembre, les institutions de prévoyance professionnelle en Suisse ont enregistré un rendement négatif de -15,3%. Pire que lors de la crise de 2008. 480 d’entre elles sont techniquement à découvert.

Eric Felley
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Eric Felley
Une mauvaise année pour les marchés financiers pèse sur les futures retraites en Suisse

Une mauvaise année pour les marchés financiers pèse sur les futures retraites en Suisse

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«En raison des turbulences persistantes sur les marchés financiers, la situation financière des institutions de prévoyance suisses s’est encore détériorée à fin septembre 2022». C’est ce que montrent les projections de la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionnelle (CHS PP) communiquées ce vendredi. La nouvelle est plutôt mauvaise pour les épargnants: «A fin septembre 2022, les institutions de prévoyance sont confrontées à un rendement exceptionnellement négatif de – 15,3% en moyenne».

480 institutions à découvert

Selon les projections de la CHS PP, la moyenne des taux de couverture pondérée en fonction du capital a très fortement baissé. Elle est passée «d’un taux de couverture de 118,5% à fin 2021 à 99,5% au 30 septembre 2022». La commission rappelle qu’à fin 2021, seules 13 institutions de prévoyance (sur 1341) se trouvaient en situation de découvert. Actuellement 480 institutions de prévoyance ne seraient mathématiquement pas en mesure de couvrir 100% de leurs engagements de prévoyance.

Pire qu’en 2008

Le rendement moyen des institutions de prévoyance depuis le début de l’année (– 15,3%) est plus bas que pendant la crise financière de 2008 qui avait connu – 12,7% (chiffre Swisscanto). Cette année, tous les secteurs sont frappés de mauvaise performance: les actions (21,9%), les placements alternatifs (16,9%), les catégories des obligations (12,5%), l’immobilier (11,4%) et les placements en infrastructures (8,7%).

Des pertes compensées par les réserves

La CHS précise cependant que le système de capitalisation du deuxième pilier en Suisse doit pouvoir faire face à de fortes volatilités des marchés financiers: «En tant qu’investisseurs à long terme, les institutions de prévoyance acceptent des découverts périodiques lorsque cela est nécessaire, ce qui est également autorisé par la loi».

Pour beaucoup d’institutions, la bonne année boursière 2021 a permis d’augmenter leurs réserves de fluctuation de valeur. Elles sont ainsi en mesure d’absorber tout ou partie des conséquences négatives de l’évolution des marchés des capitaux cette année. Mais comme l’avenir boursier est très incertain, certaines pourraient devoir procéder à des mesures d’assainissement.

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