Haute-Savoie (F)Bébés retrouvés morts: la mère hospitalisée sous contrainte
Une femme de 35 ans a été hospitalisée après la découverte à son domicile des corps de deux bébés à Rumilly, en Haute-Savoie. Son compagnon a été relâché.
Une information judiciaire a été ouverte vendredi «des chefs de meurtre sur mineur de moins de 15 ans», a annoncé le parquet d’Annecy dans un communiqué, après la découverte des corps de deux bébés à Rumilly (Haute-Savoie), à l’ouest d’Annecy, par les gendarmes, au domicile d’une femme qui les avait contactés en faisant part d’intentions suicidaires et qui a été hospitalisée.
La découverte avait eu lieu quelques jours plus tôt, dimanche 1er janvier, en début d’après-midi, a-t-on expliqué de même source, confirmant les premières informations données par «Le Dauphiné Libéré», qui a révélé l’affaire. Au cours de l’appel à la police, la jeune femme, âgée de 35 ans, indique «avoir à son domicile les corps de deux bébés morts», a expliqué la procureure Line Bonnet.
Hospitalisation sous contrainte
Sur les indications de la trentenaire, les gendarmes, arrivés sur place, trouvent «deux dépouilles emmaillotées dans une valise.» «Compte tenu de son état de santé, cette personne a fait l’objet d’une hospitalisation sous contrainte. Elle est toujours hospitalisée à ce jour et n’a pu être entendue par les enquêteurs», a précisé Line Bonnet.
L’autopsie, réalisée mercredi à Grenoble, n’a pas permis de déterminer la date et la cause des décès, et des analyses complémentaires sont en cours. «La présence d’un cordon ombilical sur un des deux corps permet de supposer toutefois qu’il s’agissait d’un nouveau-né», selon le parquet.
Compagnon relâché
La jeune femme vivait en couple avec deux enfants nés en 2020 et 2021. Son compagnon depuis 2019, qui était à l’étranger depuis la mi-décembre, a été placé en garde à vue pour recel de cadavre jeudi à son retour en France, puis relâché vendredi peu avant midi, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.
«Choqué»
Les deux enfants du couple ont été confiés à l’aide sociale à l’enfance. Dans le quartier, les voisins interrogés par l’AFP oscillaient entre choc et incompréhension. La famille habitait au dernier étage d’une résidence bien entretenue qui en compte quatre, entourée de verdure et d’arbres, et qui fait partie d’un ensemble au sein d’une cité résidentielle.
Les scellés étaient encore présents sur la porte de l’appartement du couple vendredi, faisant état d’une intervention le 1er janvier pour «homicide volontaire aggravé», ont constaté des journalistes de l’AFP.
Choc
«On est malade, on est choqué», confie une voisine de 56 ans. Selon elle, la famille concernée était arrivée dans l’immeuble il y a environ trois ans. «C’est un quartier très bien, du jour au lendemain on entend ça, on a été surpris», déclare un autre voisin, Zine Hadjou, âgé de 75 ans, qui n’avait de son côté jamais croisé la famille.
Alexia Tisserant, qui se promène avec son nourrisson en poussette, a ressenti un sentiment d’«horreur» et de «stupéfaction»: «de la peur, de l'incompréhension, un peu de la haine», dit la jeune mère de 27 ans. «Je ne comprends pas». Les témoignages des voisins immédiats semblaient décrire une femme discrète. «Je lui disais bonjour, au revoir», raconte une voisine de 53 ans, qui décrit une femme «normale». Le maire de la commune de Rumilly, qui compte environ 16’000 habitants, a annoncé l’ouverture d’une cellule psychologique pour soutenir les habitants, choqués, a indiqué «Le Dauphiné Libéré».
Les investigations ont été confiées à la brigade des recherches d’Annecy et à la section de recherche de Chambéry, avec l’appui de la cellule d’identification criminelle d’Annecy.
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