Yémen: Echange de prisonniers en discussion à Genève

Publié

YémenÉchange de prisonniers en discussion à Genève

Samedi, s’est ouvert une session de pourparlers, qui devraient durer 11 jours, concernant le sort de prisonniers au Yémen. C’est la septième réunion en ce sens depuis cinq ans.

Des prisonniers dans la capitale yéménite.

Des prisonniers dans la capitale yéménite.

AFP/Photo d’archives

Des représentants du gouvernement yéménite et des rebelles houthis au Yémen ont entamé samedi à Genève des pourparlers sur un échange de prisonniers, les Nations unies appelant les deux parties à engager des discussions «sérieuses».

L’ouverture de ces discussions, qui devraient durer 11 jours, se tient au lendemain de l’annonce du rétablissement des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite, qui soutient le gouvernement dans sa guerre contre les Houthis, et l’Iran qui appuie ces rebelles.

«Des discussions sérieuses»

«J’espère que les parties sont prêtes à engager des discussions sérieuses (…) pour convenir de la libération du plus grand nombre de détenus possible», a déclaré l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, dans un communiqué.

«À l’approche du (mois de jeûne musulman du) ramadan, j’exhorte les parties à respecter les engagements qu’elles ont pris, non seulement les unes envers les autres, mais aussi envers les milliers de familles yéménites qui attendent depuis trop longtemps de retrouver leurs proches», a-t-il ajouté.

Septième réunion

Il s’agit de la septième réunion visant à mettre en œuvre un accord sur les échanges de prisonniers conclu à Stockholm il y a cinq ans, a indiqué l’ONU. Dans le cadre de cet accord, les parties sont convenues «de libérer tous les prisonniers, détenus, personnes disparues, personnes détenues arbitrairement et victimes de disparition forcée, et ceux assignés à résidence», dans le cadre du conflit qui dure depuis 2014 au Yémen, «sans aucune exception ni condition».

Les réunions qui ont eu lieu dans le passé, sous la médiation de l’ONU, ont déjà «abouti à la libération de prisonniers des deux côtés», a rappelé le CICR à l’AFP.  En 2020, par exemple, «plus de 1050 détenus ont été libérés et ramenés vers leur région d’origine ou leur pays d’origine», selon la même source.

«Le CICR s’est engagé à soutenir la mise en œuvre des futures libérations et échanges de détenus, et à rapatrier ou transférer les détenus libérés à travers les lignes de front vers leurs foyers respectifs», a déclaré l’organisation.

«Parvenir à un accord»

L’objectif des pourparlers est «de parvenir à un accord sur les détails» d’un échange de prisonniers, a déclaré de son côté Majed Fadail, membre de la délégation gouvernementale yéménite, cité par l’agence de presse officielle Saba.

Dans un message publié sur Twitter, le principal délégué Houthi aux discussions de Genève, Abdelkader Al-Mourtada, a dit espérer que ce round de négociations soit «décisif».  Le dernier échange important de prisonniers remonte à octobre 2020, avec plus de 1000 prisonniers de guerre libérés des deux côtés, selon le CICR.

Pas d’avancées concrètes

Fin mars 2022, les Houthis avaient annoncé un échange de prisonniers qui devait permettre à 1400 rebelles et 823 combattants des forces progouvernementales de retrouver leur camp respectif. Cette annonce avait été suivie par des rencontres à Amman, mais sans avancées concrètes.

Les Houthis ont pris le contrôle de la capitale yéménite Sanaa début 2015, entraînant l’intervention en mars de la même année d’une coalition dirigée par l’Arabie saoudite en soutien au gouvernement. Depuis lors, la guerre a fait des centaines de milliers de morts et plongé ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique, dans l’une des pires tragédies humanitaires au monde.

(AFP)

Ton opinion

0 commentaires