Québec«On a perdu les vaches dans le maïs!»
Elles ont quitté leur champ et se cachent dans une forêt, d’où elles ne sortent que la nuit venue, pour manger: au Québec, des vaches narguent ceux qui veulent les capturer, même les cow-boys.
Pas une journée sans qu’elles apparaissent aux journaux télévisés: une vingtaine de vaches en cavale sèment la pagaille au Québec, et jusqu’ici, personne n’a été capable de les rattraper… pas même les cow-boys appelés à la rescousse.
Tout a commencé cet été, à Saint-Barnabé, dans la région de la Mauricie, à une heure et demie au nord de Montréal. Les vaches ont profité d’une clôture abîmée pour se faire la malle et ont trouvé refuge dans une forêt dense et peu accessible de la Municipalité voisine de Saint-Sévère. Elles y passent leurs journées et sortent la nuit, pour s’alimenter dans les champs de maïs et de soja, détruisant une partie des récoltes.
«Le jour, elles restent cachées dans les bois, mais dès que la brunante (le crépuscule) arrive, le soir, elles sortent, elles s’approchent des bâtiments, ouvrent des sacs, essayent de manger des récoltes…», a expliqué Marie-Andrée Cadorette qui travaille pour la Municipalité.
Personne n’assume…
Et jusqu’à présent, ces vaches ont largement profité de la confusion des autorités pour savoir qui est responsable, de quelle juridiction relèvent des bovins errants. Des ministères se sont renvoyé la balle jusqu’au moment où «la police m’a dit qu’on pouvait abattre les vaches. J’ai dit qui ça «on»? Au quotidien, la Municipalité, c’est moi toute seule dans mon bureau. Je suis en robe avec des talons aiguilles, je ne vais pas à la chasse aux vaches», a raconté avec humour Marie-Andrée Cadorette à Radio-Canada. Une interview qui a fait le bonheur des réseaux sociaux.
Le troupeau étant composé de jeunes vaches, qui n’ont pas longtemps connu la domestication et sont donc quasiment redevenues sauvages, la Municipalité a alors décidé de faire appel à des cow-boys. «On a réussi à regrouper le troupeau de vaches, mais ça a mal tourné quand on a croisé un grand champ de maïs qui n’avait pas encore été battu, et on les a perdues dans le maïs», a détaillé Sylvain Bourgeois, le directeur des rodéos du Festival western, qui a mené l’opération.
La médiatisation de l’affaire ces derniers jours a poussé le Ministère de l’agriculture du Québec à finalement intervenir face à une «situation complexe et sans précédent». Un nouveau dispositif doit être déployé pour les attirer avec de la nourriture, en vue de leur capture. Leur propriétaire espère qu’elles vont se laisser convaincre, d’autant plus que la neige et le froid arrivent.