Ski alpinKvitfjell, le chaos des numéros
Niels Hintermann et Alexander Cameron ont créé la surprise en remportant la première descente de Kvitfjell. Le scénario sera-t-il aussi fou lors du deuxième tracé?
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Niels Hintermann et Alexander Cameron ont renversé l’ordre établi vendredi.
AFPLes derniers dossards du ski alpin s’élancent souvent dans l’indifférence du public. Le podium est généralement connu à mi-course, là où l’on estime que les derniers courageux auront trop de retard sur les vieux briscards de la compétition. Parfois, c’est juste: les skieurs du fond de la liste de départ accusent quelques secondes de retard. Il arrive également que ce soit faux, comme lors de la première descente de Kvitfjell.
Alexander Cameron portait le dossard 39 lorsqu’il s’est élancé sur la piste norvégienne vendredi. À l’arrivée, il égalise le chrono de Niels Hintermann et s’adjuge une première place. «Je sais que j’ai de la vitesse ici. Tout ce que j’avais à faire était d’y aller», résume-t-il au terme de la course. C’est de loin la meilleure course de sa carrière puisque son seul autre top 10 en Coupe du monde avait eu lieu sur ce même tracé, deux années plus tôt.
Niels Hintermann avait de son côté déjà goûté à la victoire à ce plus haut niveau de ski. C’était en combiné à Wengen en 2017. Le Zurichois, qui portait le dossard numéro 17 avait souffert sur cette piste. «J’ai eu deux de mes pires blessures ici.» Il affirme pourtant apprécier le tracé. «J’ai continué à aimer la piste. Je sentais que la piste ne m’aimait pas trop, et aujourd’hui, on a réussi à s’apprécier», raconte-t-il avec un sourire.
S’il affirme que se classer parmi les 10 ou 15 meilleurs d’une course lui permet d’assurer des meilleurs dossards par la suite, force est de constater que le coup d’éclat demeure possible. Le journaliste français François Xavier Rallet avait compilé en janvier ces victoires de skieurs partis tard. En descente, Markus Foser demeure le roi. Il était le 66e parti avant de remporter la course à Val Gardena en 1994.
Quant au fait de partager la victoire, les deux descendeurs s’en sont amusé. «J’aime garder certaines choses pour moi, mais je suis très content qu’il ait aussi remporté la course», indique Niels Hintermann. Même discours pour Alexander Cameron: «D’habitude, je veux être le seul au sommet du podium mais je ne me plains pas aujourd’hui. Niels est vraiment un bon gars.»
La descente de samedi, programmée à 11 h 30, risque de tenir les spectateurs en haleine bien longtemps. Le ski rappelle à chaque fois que rien n’est joué avant la fin.