FootballLa mise au point de Tami: «Xhaka et Yakin doivent avoir une discussion»
Après les déclarations de Granit Xhaka à la sortie du match nul 2-2 contre le Kosovo, le directeur des équipes nationales a joué le pompier de service dimanche.
- par
- Valentin Schnorhk Pristina
L’équipe de Suisse s’est-elle inventé un début d’incendie? A ses dépens ou presque, elle y est confrontée après le match nul 2-2 concédé à Pristina samedi. Surtout, les déclarations de Granit Xhaka qui a fustigé la qualité des entraînements durant la semaine apparaissent comme une autre étincelle. Alors, comme souvent, Pierluigi Tami, le directeur des équipes nationales, a dû jouer au pompier de service dimanche matin.
Même si, dans un premier temps, Tami a voulu se poster en patron. «Ces déclarations ne m’ont pas plu, parce qu’elles n’aident personne et, dans ces cas-là, on doit toujours penser à l’équipe, a voulu faire savoir le Tessinois. Après un match, ce qui est dit est teinté d’émotions et je préfère donc qu’on fasse son autocritique plutôt que l’on se livre à une analyse complète du match. Je peux comprendre Granit, ce match-là a brassé beaucoup d’émotions.»
Reste que cela pourra difficilement en rester là: «Nous devons avoir une discussion interne sur ce qu’il y a à améliorer, mais cela doit être fait dans un moment de calme, pas dans le stress de l’après-match. Evidemment qu’on ne peut pas classer l’affaire, nous devrons mettre les choses au clair avec Granit: visait-il ses coéquipiers ou mettait-il en doute l’approche collective?» Samedi soir, le capitaine de l’équipe nationale n’épargnait personne.
Yakin visé?
Et, en fond, c’est évidemment Murat Yakin qui est le premier visé. Ce n’est pas la première fois que Xhaka s’exprime publiquement après un match à l’encontre de son sélectionneur. Lors de la Ligue des nations l’année passée, après une défaite 2-1 en République tchèque, le Bâlois avait, par exemple, remis en cause son positionnement. Aussi, on sait que les relations entre les deux hommes forts de l’équipe de Suisse ont toujours été très fraîches, même s’ils ont souvent tenté de le nier publiquement.
«Granit et Murat sont deux personnalités avec un fort caractère, relativise Tami. Il peut y avoir des différends entre eux. Ils doivent avoir une discussion. Granit est le capitaine de cette équipe, il en est un élément fort et important. Mais l’essentiel doit rester l’équipe, surtout en vue du match contre Andorre.» Le directeur des équipes nationales ne prend pas parti. Ce n’est pas son rôle, pour l’instant. Cela devra sans doute l’être.
Ce que cela suggère, c’est aussi de s’intéresser au fond, aux points ciblés par Xhaka. Les entraînements en équipe nationale sont-ils vraiment de piètre qualité? Là, Pierluigi Tami a le point de vue du technicien: «L’intensité, ce sont les joueurs qui doivent la mettre. Il faut aussi se rendre compte qu’en équipe nationale, ce n’est pas la même chose qu’en club. Tu as souvent besoin de deux jours pour que tous les joueurs soient au même niveau. Mais on s’entraîne bien, les contenus sont bons, les joueurs sont bien préparés. Je peux comprendre que cela soit difficile pour les joueurs de s’adapter, mais la qualité est là.» Il aura tout loisir d’en débattre avec Granit Xhaka.