FranceAvant de mourir, Hélène Pastor aurait confié avoir «peur» à une enquêtrice
Les enquêteurs se sont succédé à la barre mardi à Aix-en-Provence, où le gendre d’une milliardaire monégasque, accusé d’avoir fait exécuter sa belle-mère en 2014, est jugé en appel.
«J’ai peur. J’ai d’autres choses à vous dire»: au deuxième jour du procès en appel de l’affaire Hélène Pastor, une enquêtrice a raconté la seule audition de la milliardaire monégasque, «horriblement blessée». Quelques jours plus tard elle s’éteignait, sans avoir pu se confier.
Le 6 mai 2014, Hélène Pastor, 77 ans, héritière d’un empire immobilier estimé à 12 milliards d’euros, avait été visée par des tirs, avec son homme de confiance égyptien, Mohamed Darwich, 63 ans, au volant d’un monospace qui quittait l’hôpital de Nice où la milliardaire avait rendu visite à son fils Gildo, comme tous les après-midi.
Accusé d’avoir commandité ces assassinats, son gendre, Wojciech Janowski, avait été condamné à la prison à vie en première instance. Lundi, devant la Cour d’assises d’appel d’Aix-en-Provence, il a une nouvelle fois clamé son innocence, criant au «complot».
Quand Catherine Messineo, de la police judiciaire de Nice, se rend au chevet d’Hélène Pastor pour l’entendre, le 17 mai 2014, l’enquête n’en est qu’à ses débuts et n’est pas encore sur cette piste familiale.
Aucune menace
«Je la découvrais horriblement blessée», défigurée, sa parole était entravée par une trachéotomie. «C’était une audition très compliquée à faire», a raconté l’enquêtrice mardi. Hélène Pastor «a dit avoir vu surgir un homme noir qui a tiré deux coups, le premier sur elle, le deuxième sur Mohamed Darwich. Pour elle, il y avait eu une vraie volonté de tirer sur deux personnes».
Elle expliquait ne pas avoir reçu de menace, ne pas avoir changé son testament, qui léguait toujours sa fortune à 50/50 à ses deux enfants, Sylvia et Gildo, et ne pas avoir souscrit d’assurance vie à l’attention d’un tiers, rappelle la policière.
Pour autant, Hélène Pastor clôturait son audition par ces mots: «J’ai peur, j’ai d’autres choses à dire.»
«Je promettais de la revoir» dès le feu vert des médecins, mais «cinq jours après elle mourait», a ajouté l’enquêtrice.
Les enquêteurs se sont succédé à la barre mardi, racontant tous une «affaire exceptionnelle, avec des gens des cités marseillaises (ndlr: le tireur et le guetteur présumé) qui se retrouvent mêlés à des gens de la haute société monégasque».
Ce procès en appel, où sont rejugés cinq suspects de ce guet-apens mortel, doit durer jusqu’au 19 novembre.