Patrimoine: Finalement, Venise ne figurera pas sur la liste noire de l’Unesco

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PatrimoineFinalement, Venise ne figurera pas sur la liste noire de l’Unesco

Mardi, les autorités de Venise ont décidé d’introduire pour 2024 une taxe de cinq euros pour les touristes ne restant qu’un jour. Ceci évite à la cité de figurer sur la liste du patrimoine en péril de l’Unesco.

Dès 2024, les touristes ne passant que quelques heures à Venise devront payer une taxe de cinq euros.

Dès 2024, les touristes ne passant que quelques heures à Venise devront payer une taxe de cinq euros.

AFP

La ville de Venise ne sera finalement pas inscrite au patrimoine mondial en péril, a décidé, jeudi, le comité du patrimoine mondial – l’organe de gouvernance de la Convention du patrimoine mondial –, réuni à Riyad, en Arabie saoudite. Il a ainsi pris le contrepied des recommandations des experts de l’Unesco.

«La décision de ne pas inscrire Venise et sa lagune sur la liste du patrimoine en péril tient compte des avancées obtenues, ces derniers jours, par l’Unesco, notamment la mise en place, dès 2024, d’un système de gestion des flux de visiteurs», a précisé un diplomate.

Alors même que son cas était en train d’être discuté par l’Unesco, la ville de Venise a en effet fort opportunément décidé, mardi, d’introduire à titre d’essai, à partir de janvier prochain, une taxe de cinq euros dont auront à s’acquitter les touristes ne passant qu’un jour dans la Cité des Doges. Le principal objectif de cette mesure est de dissuader ces visiteurs à la journée d’engorger une ville célèbre dans le monde entier pour ses œuvres d’art, ses ponts et ses canaux.

En 2024, cette taxe payable en ligne ne concernera qu’un maximum de trente journées, pendant lesquelles le nombre des touristes est traditionnellement plus élevé.

«Une victoire du bon sens»

Dès que l’Unesco a annoncé que Venise avait échappé au classement infamant, le ministre italien de la Culture, Gennaro Sangiulano, s’est empressé de saluer «une victoire de l’Italie et du bon sens».

Venise n’est toutefois pas définitivement sortie d’affaire: «Le comité a réitéré ses préoccupations concernant les défis importants qu’il reste à relever pour la bonne conservation du site, notamment liés au tourisme de masse, aux projets de développement et au dérèglement climatique. Il estime que des progrès supplémentaires doivent être réalisés.»

Le comité a en outre demandé à l’Italie «d’inviter une mission consultative du centre du patrimoine mondial et de soumettre un rapport au 1er février 2024, pour que l’état de conservation du site soit à nouveau examiné lors de la 46e session du comité, à l’été 2024».

Mesures drastiques reportées

L’Unesco avait pourtant recommandé, fin juillet, le classement «en péril» de Venise, un joyau menacé par un tourisme trop important et le réchauffement climatique, du fait de mesures «insuffisantes» prises en Italie pour lutter contre la détérioration de ce site.

Venise reporte depuis des années la prise de mesures drastiques, notamment la mise en place d’une réservation obligatoire et le contingentement du nombre des entrées, pour endiguer le déferlement de millions de touristes dans le centre historique saturé.

Les experts de l’Unesco avaient estimé que «la poursuite du développement de la ville, les impacts du changement climatique et le tourisme de masse» menaçaient de «causer des changements irréversibles à la valeur universelle exceptionnelle du bien».

Venise s’étend sur 118 îlots. Ce site exceptionnel a été intégré en 1987 au Patrimoine mondial de l’Unesco.

(AFP)

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