Afrique – En Centrafrique, le dialogue avec l’opposition non armée enfin fixé

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AfriqueEn Centrafrique, le dialogue avec l’opposition non armée enfin fixé

Plus d’un an après sa réélection contestée, le président Touadéra a fixé mardi au 21 mars un dialogue de réconciliation avec l’opposition non armée.

Le président Touadéra à la tribune de l’ONU, le 21 septembre 2021 à New York.

Le président Touadéra à la tribune de l’ONU, le 21 septembre 2021 à New York.

Getty Images via AFP

Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a fixé mardi au 21 mars un dialogue de réconciliation avec l’opposition non armée, promis après sa réélection contestée il y a plus d’un an avec moins d’un tiers du corps électoral dans ce pays en guerre civile depuis 2013.

Il avait précisé que ce forum aurait lieu dans un délai bref six mois plus tard, après que son pouvoir eut été définitivement sauvé d’une vaste offensive rebelle grâce à l’intervention de centaines de paramilitaires russes, des «mercenaires» de la société privée de sécurité Wagner selon l’ONU.

Mais l’ouverture de ce dialogue incluant aussi la société civile, et dont Bangui a toujours dit exclure les groupes armés, a été mainte fois repoussé depuis. «Le Dialogue Républicain est convoqué du lundi 21 au dimanche 27 mars 2022 à Bangui», précise un décret signé mardi par Faustin Archange Touadéra.

Durée et délai courts

Sept jours, une durée relativement courte pour une réunion, à l’Assemblée nationale, de «plus de 450 participants issus des forces vives de la Nation, opposition et société civile», selon le porte-parole de la présidence Albert Yaloke Mokpeme. Elle portera «sur la paix et de la sécurité», a précisé ce dernier à l’AFP.

Et dans un délai de convocation très court également: six jours après le décret présidentiel. D’autant que des leaders de l’opposition ont assuré mardi soir à l’AFP qu’ils n’étaient pas au courant avant l’annonce du décret lu sur les ondes de la radio nationale, ni encore invités. «Nous voulions qu’il se déroule au mois d’avril, cela laissait plus de temps aux participants pour s’organiser», a déclaré à l’AFP le député Martin Ziguélé.

«C’est un peu précipité, nous avons des thèmes importants à aborder, je n’ai pas reçu d’invitation et, jusqu’à ce matin, ils composaient encore la liste des participants», a renchéri le député Anicet-Georges Dologuélé, ancien premier ministre et fondateur de la COD-2020, la principale plate-forme de l’opposition.

Offensive fulgurante

Faustin Archange Touadéra, au pouvoir depuis 2016, avait été réélu le 27 décembre 2020 avec 53,16% des suffrages mais seul un électeur inscrit sur deux avait eu la possibilité de se rendre aux urnes dans un pays occupé aux deux tiers par des groupes armés. Et en pleine offensive d’une coalition de rebelles lancée à la veille du scrutin pour renverser Faustin Archange Touadéra.

Depuis lors, Bangui a repris le contrôle de la majorité du pays grâce à une offensive fulgurante menée par des centaines de paramilitaires russes, des instructeurs non armés selon Moscou, des «mercenaires» de Wagner selon l’ONU et la France, qui les accusent de crimes de guerre contre les civils, et d’avoir fait main basse sur les richesses du pays, notamment ses diamants et son or.

Le pouvoir n’a jamais dit clairement quels étaient les buts de ce Dialogue républicain au-delà de vagues promesses d’inclure davantage l’opposition et la société civile dans la gestion du pays, dominée largement, comme à l’Assemblée nationale, par le Mouvement Cœurs Unis (MCU) de Faustin Archange Touadéra et des partis alliés ou satellites.

(AFP)

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