GéorgieLe Parlement échoue à destituer la présidente pro-occidentale
Le parti au pouvoir reprochait à Salomé Zourabichvili des déplacements non autorisés dans plusieurs chancelleries européennes, ces derniers mois.
Le Parlement géorgien a échoué, mercredi, à destituer la présidente pro-occidentale Salomé Zourabichvili, dont les pouvoirs sont limités et qui s’est vu reprocher des déplacements à l’étranger non autorisés, ces derniers mois.
Selon les résultats officiels, 86 députés du parti au pouvoir Le Rêve géorgien, qui avait lancé la procédure, ont voté en faveur de la procédure de destitution, n’obtenant ainsi pas la majorité des deux tiers (100 voix) requise pour chasser la présidente du pouvoir. Les députés d’opposition ont boycotté le vote.
Objectif UE
C’était la première fois dans l’histoire de la Géorgie, indépendante depuis 1991, qu’un président faisait face à un vote du Parlement, dans une procédure de destitution. Le parti au pouvoir reprochait à Salomé Zourabichvili, 71 ans, une ancienne diplomate française très critique du gouvernement en place, des déplacements non autorisés dans plusieurs chancelleries européennes, ces derniers mois.
Face au Parlement avant le vote, mercredi, la dirigeante avait assuré qu’aucun obstacle ne pourrait l’empêcher «d’atteindre le seul objectif que je me suis fixé aujourd’hui: obtenir le statut de candidat à l’Union européenne pour la Géorgie d’ici à la fin de l’année».
«Ne pas abandonner la Géorgie»
La Géorgie a en effet entamé des démarches auprès de Bruxelles pour devenir candidate, juste après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, l’an passé, qui avait ravivé les mauvais souvenirs de la guerre menée par la Russie sur son territoire, en 2008. Mais ces derniers mois, l’opposition géorgienne a accusé le gouvernement au pouvoir de vouloir saper ces efforts et de mener une politique pro-Moscou.
«En ces temps difficiles, j’appelle nos partenaires européens à ne pas abandonner la Géorgie, malgré ce vote de destitution antieuropéen», a déclaré Salomé Zourabichvili. «Alors que la Russie est en train d’être vaincue en Ukraine, elle ne doit pas être autorisée à renforcer son influence dans cette région en recourant au soft power, à l’occupation et à la déstabilisation de la région.»