piétons: L’Etat devra nous réexpliquer comment traverser dans les zones 30

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piétonsL’État devra nous réexpliquer comment traverser dans les zones 30

Le National a adopté un postulat demandant au Conseil fédéral de résoudre le «casse-tête pédagogique» que représentent les zones 30 km/h quand on est piéton.

Christine Talos
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Christine Talos
Pas évident pour les parents d’expliquer aux enfants comment ils doivent traverser la route dans les zones 30 km/h, où les passages pour piétons sont souvent inexistants.

Pas évident pour les parents d’expliquer aux enfants comment ils doivent traverser la route dans les zones 30 km/h, où les passages pour piétons sont souvent inexistants.

LAB/Tamedia

Parfois il y a un passage pour piétons, parfois il n’y en a pas. Les zones 30 km/h représentent un «casse-tête pédagogique» pour les parents, selon le conseiller national Baptiste Hurni (PS/NE). Il a demandé à ce que le Conseil fédéral mette de l’ordre. Sa proposition a été acceptée par le Conseil national, lundi, par 119 voix contre 60.

«La législation est complexe à comprendre», relevait l’élu. Sur le papier, cela semble clair: les piétons n’ont pas la priorité dans les zones 30 mais ont le droit de traverser où ils veulent; on peut cependant quand même mettre des passages pour piétons dans des endroits sensibles. «En pratique, je défie quiconque de se promener avec un enfant en bas âge et de lui faire comprendre que, dans le même quartier, on a en théorie le droit de traverser partout mais qu’il y a quand même parfois des passages pour piétons, et que, dans ce cas-là, il faut les emprunter», a exposé Baptiste Hurni.

Situation complexe

Et de rappeler que le danger pour les enfants n’est pas le trajet pour l’école – encadré par des patrouilleurs – mais quand ils sont seuls à l’âge de 5/6 ans et qu’ils ne savent pas s’ils ont le droit de traverser la route ou pas en dehors des passages pour piétons. «La situation actuelle est terriblement complexe à comprendre pour eux et des améliorations sont possibles d’un point de vue pédagogique», a-t-il estimé.

38% d’accidents graves en moins grâce aux zones 30

Le ministre des Transports, Albert Rösti, était opposé au postulat, estimant la situation claire. «On renonce en principe aux passages pour piétons dans les zones 30. On peut donc traverser la chaussée partout. Mais si vous créez un passage pour piétons, vous limitez leur traversée, car la règle des 50 mètres (ndlr: les piétons sont tenus de traverser la chaussée sur un passage pour piétons, lorsque celui-ci se situe à une distance de moins de 50 m) s’applique alors». Une réponse qui justifie peut-être à elle seule le oui du National…

Le postulat passe au Conseil des États.

Ne pas trop étendre le 30 km/h en zones urbaines

Il faut maintenir la vitesse à 50 km/h sur les routes à orientation trafic, pour respecter la hiérarchie et la fonctionnalité du réseau routier. Le National a approuvé lundi soir par 102 voix contre 79, une motion en ce sens de Peter Schilliger (PLR/LU). L’élu faisait remarquer que le 30 km/h s’étend de manière chaotique dans de nombreuses villes et communes, y compris sur les routes «à orientation trafic». En outre, les usagers de la route reconnaissent moins bien les règles en vigueur (50 limite générale, vitesse maximale 30, zone 30 et zone de rencontre). Il proposait dès lors «une solution pragmatique», à savoir maintenir le 50 km/h sur les routes à orientation trafic, tout en autorisant le 30 km/h, voire 20 km/h, sur les routes dans les zones résidentielles. La décision du National a été saluée mardi par le TCS qui rappelle qu’un sondage paru en mars montrait que 66% des Suisses étaient opposés à l’introduction généralisée du 30 km/h dans les zones urbaines. 

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