En direct: Alain Berset va quitter le Conseil fédéral

En résumé:

• Alain Berset quittera le Conseil fédéral à la fin de cette année.

• Il considère qu'il a fait son temps après trois législatures et qu'il tient à respecter les «cycles» et les «temps» politiques.

• Les différentes affaires le concernant, dont une enquête parlementaire sur des fuites de données, ne l'ont pas poussé à partir selon lui. Son parti, le PS, n'a pas non plus fait pression sur lui.

• L'actuel président de la Confédération parle d'un engagement «total» dans sa fonction, mais n'exprime que très peu de regrets.

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Alain Berset ne lâchera pas une info sur la suite. Profitera-t-il de sa rente? Restera-t-il en politique. «Je donnerai tout jusqu'à la fin de l'année, ensuite, on verra.»

N'est-ce pas un grand risque de partir à la fin de cette année, car les Verts ou les Vert'libéraux pourraient attaquer le siège du socialiste? «Il y a des élections fédérales cette année. Les réflexions stratégiques existent. En général, il y a des changements inattendus au Conseil fédéral en cours de législature, par exemple avec ma collègue Simonetta Sommaruga. Elle avait de très bonnes raisons. Il est simplement important pour moi de respecter les temps et les cycles.»

Le président de la Confédération a insisté à plusieurs reprises sur le fait qu'il veut partir à la fin d'une législature de quatre ans, précisément pour respecter ce qu'il appelle des cycles politiques.

Le départ à peine annoncé, des questions sur la succession d'Alain Berset au Conseil fédéral se posent déjà. Un homme ? Une femme ? Romand, alémanique? «Il faut que ce soit un être humain», répond simplement Alain Berset.

Alain Berset dit ne pas regretter d'avoir passé 12 ans au Département de l'intérieur. «Il faut une continuité pour faire bouger les choses», estime-t-il.

Vous avez 51 ans, vous allez devenir quoi?, lance un journaliste. «Peut-être qu'il faut commencer le yoga», dit-il en plaisantant. «On arrive à un moment où on se dit: j'ai fait le tour. Le moment d'arrêter arrive donc de manière assez évidente, mais la suite pas du tout, donc il n'y a pas de plan en fait.»

«On croit savoir à quoi on s'engage quand on rentre au Conseil fédéral. Il y a de très beaux moments, des moments plus durs, mais c'est un engagement total et je n'ai pas de regrets. J'ai tout donné».

Il regrette quand même le refus en votation de la réforme de l'AVS en 2017, mais dit accepter au final le verdict des urnes.

Pourquoi Alain Berset annonce-t-il déjà son départ? «La troisième votation sur la loi Covid a marqué pour moi la fin de la gestion de la pandémie. C'était la raison la plus importante. En tant que président de la Confédération, je vais également pouvoir donner de nombreuses interviews le 1er août», rassure-t-il.

Est-ce que le PS a fait pression pour pousser Alain Berset vers la sortie? «Non», répond-il. Au-delà de 12 ans, on risque de se considérer comme irremplaçable, poursuit-il pour justifier une décision personnelle, qui respecte, comme il l'a dit en introduction, les temps institutionnels.

La hausse des coûts de la santé et des primes d'assurance est «un chantier énorme», admet Alain Berset et que la pandémie a joué un rôle. Mais il croit que ces 12 dernières années, l'augmentation des primes a certainement été plus faible que les 12 années précédentes.

Une enquête parlementaire va se tenir sur une affaire de fuites de données au sein du département d'Alain Berset. Là aussi, il ne craint pas le résultat de cette enquête. «Je me réjouis de voir ce qui va en sortir», dit-il.

Les différentes affaires et révélations n'ont pas eu d'influence sur son départ, assure Alain Berset. «Est-ce que vous m'avez vu impressionné par ces affaires?», répond le conseiller fédéral.

Revenant sur les critiques et les attaques qui ont aussi touché son entourage pendant le Covid, Alain Berset parle «d'une brutalité que l'on peut à peine imaginer». Il espère que ça ne se reproduira pas.

Alain Berset a fait son entrée au Conseil fédéral en 2012, il aura donc fait 12 ans à ce poste. «Un engagement de tous les instants», selon le socialiste fribourgeois.

Le conseiller fédéral fribourgeois évoque des années intenses pendant la pandémie de Covid et des «moments très difficiles».

Alain Berset parle d'une «envie de changer» et de «respecter les temps institutionnels».

«C’est le bon moment de partir»: le président de la Confédération annonce son départ pour la fin de la législature, soit à la fin de l'année.