TunisiePeine capitale pour neuf jihadistes ayant tué un soldat
Malgré un moratoire vieux de 30 ans, neuf combattants de l’EI ont été condamnés à mort pour avoir tué un jeune caporal en 2016.
La justice tunisienne a condamné à mort neuf jihadistes reconnus coupables d’avoir tué en 2016 un soldat à son domicile dans le centre-ouest de la Tunisie, ont rapporté samedi des médias locaux. Des prévenus continuent d’écoper de la peine capitale, malgré un moratoire observé depuis plus de 30 ans dans le pays.
Le 5 novembre 2016, le jeune caporal de l’armée, Said Ghozlani, a été retrouvé décapité dans sa maison dans la région du Mont Mghilla, un repaire de la branche locale d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Cet assassinat a été revendiqué par l’organisation jihadiste État islamique (EI).
Moratoire remis en cause
Les forces de sécurité traquent depuis 2012 des groupes extrémistes armés, retranchés dans des zones montagneuses du pays, notamment sur les monts Mghilla et Chaambi, dans la région de Kasserine. Plusieurs jihadistes dont certains sont en fuite, sont poursuivis par des tribunaux tunisiens pour leur implication dans des actes «terroristes».
En 2020, le président Kais Saied a remis en cause le moratoire sur la peine de mort, se disant favorable à l’application de ce type de peines, après le meurtre d’une femme de 29 ans, retrouvée dans un fossé sur l’autoroute reliant Tunis et un quartier résidentiel. Cette prise de position du président avait été vivement critiquée par plusieurs ONG.
Vendredi, la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a condamné également quinze personnes à des peines de prison allant de 32 à 44 ans pour leur implication dans l’attaque contre le soldat.