Italie: Pour visiter Venise à la journée, il faudra payer 5 euros

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ItaliePour visiter Venise à la journée, il faudra payer 5 euros

Dès l’année prochaine, les touristes ne passant pas une nuit dans la ville italienne devront payer une petite taxe. Cette mesure expérimentale vise à lutter contre le surtourisme.

L’objectif principal de cette mesure, votée mardi par le Conseil municipal de Venise, est de dissuader les visiteurs à la journée, contribuant à engorger la ville.

L’objectif principal de cette mesure, votée mardi par le Conseil municipal de Venise, est de dissuader les visiteurs à la journée, contribuant à engorger la ville.

AFP

À partir de 2024, Venise va tester une taxe de 5 euros visant les touristes ne venant qu’un jour dans la Cité des Doges, victime du tourisme de masse et risquant d’être placée, ce mois-ci, sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’Unesco.

L’objectif principal de cette mesure, votée mardi par le Conseil municipal de Venise, est de dissuader les visiteurs à la journée, contribuant à engorger la ville célèbre dans le monde pour ses œuvres d’art, ses ponts et ses canaux.

«Un premier pas»

En 2024, cette taxe payable en ligne ne concernera qu’un maximum de trente journées durant lesquelles le nombre de touristes est traditionnellement plus élevé, notamment les week-ends avec des ponts au printemps et durant la période estivale. Le calendrier des jours concernés sera publié ultérieurement. Seront exemptés de cette taxe les moins de 14 ans et les touristes passant au moins une nuit sur place.

«C’est un premier pas. Nous faisons une expérimentation», a affirmé le maire de droite Luigi Brugnaro, promettant que le «système sera simple à utiliser».

Le feu vert à cette mesure intervient alors que l’Unesco a recommandé, fin juillet, de placer la Sérénissime sur la liste du patrimoine mondial en péril, jugeant que l’Italie a jusqu’ici pris des mesures «insuffisantes» pour lutter contre la détérioration du site.

Changements «irréversibles»

«La poursuite du développement de Venise, les effets du changement climatique et le tourisme de masse menacent de causer des changements irréversibles à la valeur universelle exceptionnelle du bien», avait fustigé l’Unesco. L’élévation du niveau de la mer et d’autres «phénomènes météorologiques extrêmes» «menacent l’intégrité» du site.

L’avis de l’Unesco est pour l’instant indicatif: pour que Venise intègre effectivement la liste du patrimoine en péril, il faut l’aval des États membres présents à une réunion du Comité du patrimoine mondial, qui se tient actuellement à Riyad.

Le timing du vote de cette taxe est donc on ne peut plus opportun pour Venise, qui reporte depuis des années la prise de mesures drastiques, en particulier la mise en place d’une réservation obligatoire et le contingentement du nombre d’entrées dans la ville pour endiguer le déferlement de millions de touristes dans le centre historique saturé.

L’opposition municipale n’a pas manqué de souligner la «hâte» subite entourant cette mesure, afin de «montrer à l’Unesco que nous faisons quelque chose». «Une taxe de 5 euros n’empêchera personne de venir à Venise», a jugé le conseiller Gianfranco Bettin.

«Trop dans un tourisme de masse»

Venise est une des villes les plus visitées du monde. En pic de fréquentation, 100’000 touristes y dorment, en plus de dizaines de milliers de visiteurs journaliers. À comparer aux 50’000 habitants du centre-ville qui ne cesse de se dépeupler.

«On est encore trop dans un tourisme de masse, et pas un tourisme durable, au détriment de la population. Venise ne doit pas se transformer en musée à ciel ouvert», avait expliqué, en juillet, un diplomate de l’Unesco.

(AFP)

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