Conseil fédéralLes réserves obligatoires d’aliments doivent être renforcées
La Suisse veut augmenter ses réserves obligatoires de céréales, huiles et graisses comestibles. Le Conseil fédéral a ouvert une consultation.
Le Conseil fédéral veut accroître les réserves obligatoires d’aliments (voir encadré). «Associées à la production domestique, ces dernières devraient alors permettre d’assurer jusqu’à 12 mois d’approvisionnement à un niveau réduit», explique-t-il dans un communiqué de presse paru ce mercredi. Pour l’heure, en cas de pénurie grave, les réserves obligatoires peuvent couvrir intégralement l’approvisionnement de la Suisse pendant trois à quatre mois.
Il est prévu de «calculer les réserves obligatoires nécessaires de sorte qu’elles puissent compenser l’arrêt des importations de denrées alimentaires. Ce calcul s’appliquerait à tous les produits, soit à la fois aux produits bruts et aux produits transformés».
Pour atteindre ce but, «les réserves obligatoires de céréales doivent être augmentées de près de 50% (de 507’900 à 755’000 tonnes), et les réserves obligatoires d’huiles et de graisses comestibles d’environ 25% (de 35’583 à 44’000 tonnes)», précise le Conseil fédéral. En parallèle, il est prévu de réduire les réserves obligatoires de protéagineux destinés à l’alimentation des animaux (de 75’000 à 58’000 tonnes).
Cette augmentation implique que «les propriétaires privés des réserves obligatoires accroissent leur capacité de stockage». Le surcoût annuel pour l’indemnisation des frais de stockage et des coûts de capital est estimé à 17 millions de francs. À cela s’ajouterait le coût unique d’extension des réserves obligatoires, chiffré à 84 millions de francs. Le Conseil fédéral a ouvert ce 19 avril la procédure de consultation. Elle court jusqu’au 11 août.
Des réserves obligatoires
Les réserves obligatoires permettent de «stocker des produits de première nécessité pour faire face aux crises et aux pénuries», explique le site RéserveSuisse. En Suisse, «seule une moitié environ des denrées alimentaires consommées sont produites dans le pays, et le taux d’approvisionnement est encore plus bas pour certaines denrées, comme les huiles et graisses végétales», rappelle Berne. «Le volume des réserves obligatoires a toujours été déterminé sur la base de scénarios de danger définis et des objectifs stratégiques de l’approvisionnement économique du pays (AEP)», poursuit le Conseil fédéral.