Énergie éolienneLes vents du National sont favorables au «Windexpress»
La Chambre du peuple a décidé d’accélérer les procédures d’autorisation de construire des parcs éoliens et de raccourcir les procédures des recours en justice.
- par
- Christine Talos
Une dizaine de parcs éoliens d’intérêt national vont sans doute pouvoir sortir de terre ces prochaines années. Face aux risques de pénurie d’énergie, le National a décidé d’accélérer les procédures d’autorisation. Il a accepté par 134 voix contre 51 une initiative parlementaire baptisée «Windexpress» ou «Offensive éolienne». Les États doivent encore se prononcer.
Concrètement, l’autorisation de construire sera délivrée par le canton pour les projets éoliens déjà bien avancés, soit ceux qui bénéficient d’un plan d’affectation déjà entré en force. «Ces plans sont décidés en collaboration avec les communes et les associations environnementales», a expliqué Delphine Broggini Klopfenstein (Verts/GE) pour la commission. Les seuls recours possibles seront auprès du Tribunal cantonal supérieur, qui devra trancher idéalement dans un délai de trois mois, et éventuellement auprès du Tribunal fédéral pour les questions de fond.
Privés et communes ne pourront plus s’opposer
En clair: les communes et les privés ne pourront plus s’opposer à ces projets. «Mais cette procédure accélérée ne s’appliquera que jusqu’à ce que les installations éoliennes supplémentaires construites fournissent une production annuelle d’électricité de 1 térawattheure», a précisé la Genevoise. «Il faut parfois attendre 15 à 20 ans pour qu’un parc éolien voie le jour. C’est très long. Cette façon de faire permettra de gagner trois à quatre ans à des projets qui stagnent depuis plus de 10 ans», a ajouté Priska Wismer-Felder (C/LU), à l’origine de l’initiative.
Vent contraire pour l’UDC
Seule l’UDC s’est opposée. Pour elle, le fait que les communes ne puissent plus s’opposer à ces parcs est impensable. «La population est très souvent opposée à ces éoliennes», a rappelé Christian Imark (UDC/SO) qui a estimé que la Suisse n’était pas un pays pour cette énergie. «Nous ne voulons pas couvrir nos paysages d’une forêt de pales», a aussi relevé Pierre-André Page (UDC/FR).
Le ministre de l’énergie, l’UDC Albert Rösti, favorable au projet, a donné tort à ses collègues de parti. Avec les projets qui seraient concernés par la procédure accélérée, il y aura quelque 140 à 150 éoliennes qui vont pousser, a-t-il affirmé. Un projet raisonnable, selon lui. Quant aux communes, elles restent concernées via les plans d’affectation et les permis de construire à délivrer, a-t-il assuré.
Potentiel en hiver
Tous les partis, sauf l’UDC, étaient favorables au projet, soulignant le potentiel de l’éolien, en particulier en hiver. «Un minimum de 16,3 TWh pourrait être produit en hiver, et 30 TWh sur toute l’année», a ainsi estimé Gabriela Suter (PS/AG). Mais le PLR a fait passer un détail technique pour que la production supplémentaire soit calculée sur la base de la puissance installée des turbines et non pas sur la production annuelle de 1 TWH. Ils ont demandé avec succès une limite de 600 MW. «Le paramètre à appliquer sera plus clair pour les cantons», a expliqué Matthias Samuel Jauslin (PLR/AG).