FootballUli Forte: «Si tu ne marques pas, tu le paies toujours»
Alors que le club de la Maladière se retrouve dans le dur, son entraîneur évoque les raisons du fléchissement de Xamax. Celui-ci s’est-il vu trop beau?
- par
- Nicolas Jacquier
Lorsqu’il s’était agi, avant le coup d’envoi du championnat, de désigner les candidats à la montée, plusieurs noms étaient systématiquement revenus au moment des pronostics d’avant-saison. Si celui du FC Sion était le plus souvent articulé, le club valaisan n’était de loin pas l’unique favori; Thoune et Aarau semblaient eux aussi tout autant armés pour se mêler à la course à la promotion.
Il importait aussi de ne pas oublier Wil et Vaduz, habitués à jouer les premiers rôles. À l’heure des trois coups, la moitié des participants pouvait ainsi prétendre retrouver la Super League au printemps prochain. Mais à l’instant d’évoquer les candidats potentiels, personne n’avait cependant misé un modeste kopeck sur Xamax, lequel, malgré son surplace actuel (4 matches/2 points), n’est finalement qu’à trois points du podium avant la dernière journée du premier tour.
Alors oui, le club de la Maladière se retrouve certes dans le dur depuis quelques semaines comme en témoigne l’étonnant nouveau couac qu’il a concédé à domicile mardi soir face à Baden (défaite 1-2). Mais cela n’efface pas ce qu’il a montré de positif jusque-là.
Seulement trois buts en cinq matches
Face à un néo-promu qui apprend vite, Xamax, outre les deux cadeaux offerts à des visiteurs qui se sont empressés de les déballer, a également souffert d’un très agaçant manque de concrétisation. «Marquer, c’est notre problème, devait pester Uli Forte. Les occasions sont pourtant là. Mais si tu ne marques pas, tu le paies toujours. La vérité, c’est que l’on a de la peine à trouver des solutions. Il faut continuer à travailler ce qui fonctionne moins bien pour se reprendre.» Signe de ce passage à vide qui se prolonge, Xamax n’a inscrit que trois buts lors de ces cinq dernières sorties.
Après un départ canon qui a pu faire naître des attentes déraisonnables, voici les «rouge et noir» retombés dans des travers que l’on pensait oublier. «Peut-être a-t-on trop bien démarré notre championnat. On a commencé à rêver. Aujourd’hui, la réalité nous a rattrapés.»
Dans un championnat aussi serré, que peut viser l’outsider Xamax en termes d’objectif? «Ce que l’on veut avant tout, reprend son coach, c’est vivre, au-delà même des ambitions, une saison tranquille. À ce titre, il y a déjà de vraies différences avec ce que le club a vécu lors de l’exercice passé.» Contre Baden, l’étincelle aurait pu venir des pieds inspirés de Ben Seghir (ex-Marseille), auteur d’une excellente entrée pour ses premières minutes helvétiques.
Pas de blocage
À quoi attribuer la dangereuse baisse de régime neuchâteloise? On a posé la question à Jessé Hautier, dont le but avait relancé les actions locales. «Il n’y a pas de vraies raisons ni de blocage, répond le jeune attaquant prêté par Yverdon. Le groupe vit très bien ensemble. Ça va repartir, j’en suis persuadé. Aujourd’hui (ndlr: mardi), Baden a simplement été plus réaliste que nous. On n’est pas parvenu à concrétiser nos bonnes actions.»
Titularisé pour la première fois de la saison en championnat, Hautier n’a pas démérité dans une position légèrement décrochée de l’attaquant de pointe. «Je prends toutes les minutes que l’on me donne.»
Ce vendredi (20 h 15), le derby contre Sion opposera deux équipes en crise de confiance. «Dans un derby, tranche notre interlocuteur, il n’y a pas de favori. C’est d’abord une question d’envie. Mais on sera là et l’on va tout donner.» A l’instar du club de Tourbillon, Xamax ne pouvait pourtant pas plus mal préparer ses retrouvailles avec les Valaisans.
Les dernières en championnat, remontant au 16 juillet 2020, s’étaient soldées par un triste 0-0 devant 1000 spectateurs en raison de la pandémie. Relégué cette saison-là, le club neuchâtelois avait quitté la Super League quelques semaines plus tard.