Hockey sur glaceLe néo-promu Kloten fera-t-il mieux que le HC Ajoie?
De retour en National League, les Zurichois ont, selon Fabian Guignard et Gary Sheehan, un peu plus d’arguments que les Jurassiens la saison passée. Mais ce sera sans le coach Jeff Tomlinson, qui arrête pour raisons de santé.
- par
- André Boschetti
Une fois les festivités liées à son retour au sein de l’élite – après quatre longues années d’absence – terminées, le EHC Kloten devra déjà très vite préparer une prochaine saison qui s’annonce par définition compliquée. Comme tous néo-promus, les Zurichois auront non seulement besoin d’un temps d’adaptation dans une catégorie de jeu autrement plus exigeante que celle à laquelle ils sont habitués, mais encore parce qu’ils débarquent très tard sur le marché des transferts.
Des difficultés qui n’empêchent pas Fabian Guignard de se réjouir de ce retour en National League d’un club au sein duquel il a évolué durant sept saisons, entre 2001 et 2008. «Cette promotion me fait chaud au cœur, commence le Vaudois. Je suis très heureux pour tout un village qui voue une vraie passion pour son club. Après ma carrière, j’ai d’ailleurs continué de vivre quelques années à Kloten et la relégation de 2018 m’avait touché. Là, on peut dire que tout est désormais rentré dans l’ordre.»
Cinq titres de champion
Un retour à la fois attendu et logique, tant Kloten a marqué l’histoire du hockey sur glace suisse depuis 1962 et sa première ascension en LNA. Avec, au milieu de nombreux moments inoubliables, les cinq titres de champion qui figurent à son palmarès, dont, surtout, les quatre consécutifs remportés entre 1993 et 1996. Sans oublier la Coupe de Suisse gagnée en 2017, soit un an tout juste avant sa chute en Swiss League.
Une promotion qui n’étonne pas Gary Sheehan, l’homme qui, alors à la tête du HC Ajoie, avait justement privé les Zurichois d’un retour dans l’élite, il y a un an. «Pour moi, il était clair dès le début du championnat que Kloten allait être le grandissime favori à la promotion. Un statut qui n’est jamais facile à assumer et qu’ils ont su justifier sur la glace. Après cette faillite qui menaçait jusqu’à l’existence du club il y a quelques années, le revoir au sommet n’est que justice.»
Gary Sheehan sait mieux que personne que le plus dur attend maintenant les dirigeants zurichois. Et que le risque de faire un exercice dans les profondeurs du classement existe. La question est de savoir si Kloten sera mieux armé pour faire bonne figure que ne l’était Ajoie en automne passé.
«Il m’est difficile de me prononcer, hésite Gary Sheehan. Mais bon, je répondrai quand même par l’affirmative pour plusieurs raisons. D’abord parce que Kloten est un club qui a un très long vécu en National League. Une expérience que nous n’avions pas avec Ajoie. Sans oublier que le club est déjà bien organisé, très professionnel. Et puis, je pense qu’il sera moins compliqué pour eux d’attirer des joueurs dans leur grande région zurichoise, que pour nous de les convaincre de venir au Jura.»
Un certain optimisme que partage Fabian Guignard. «Sur le plan économique, mais sans avoir, et de loin, les moyens de ses voisins les ZSC Lions, Zoug ou Rapperswil, je pense que l’enveloppe de Kloten est légèrement supérieure à celle d’Ajoie. Mais surtout, l’une des forces de Kloten, c’est d’avoir déjà plusieurs anciens grands joueurs qui occupent des postes importants au sein du club, comme Patrick Bärtschi, le directeur sportif, Victor Stancescu ou Kimmo Rintanen. Leur présence est une petite garantie pour l’avenir. Et puis, Kloten va pouvoir aussi profiter de l’augmentation à six du nombre étrangers autorisés en National League dès la saison prochaine.»
Objectif maintien
Des atouts qui ne feront bien sûr pas de Kloten un candidat à la première moitié du tableau pour nos deux interlocuteurs. «Leur objectif sera le maintien, assurent Fabian Guignard et Gary Sheehan. Pour y parvenir, une lutte intense se profile avec Ajoie, Langnau et peut-être Ambri.»
Bon mélange entre jeunesse et expérience, le groupe que dirige actuellement le Canadien Jeffrey Tomlinson (lire encadré) pourra certainement aussi compter avec quelques renforts suisses. «J’imagine qu’ils vont chercher à convaincre les grands clubs de la région de leur céder quelques éléments qui risquent d’être surnuméraires chez eux, conclut l’ancien mentor ajoulot. En plus d’un temps de jeu supérieur, l’avantage pour ces joueurs de débarquer à Kloten, c’est souvent aussi de ne pas avoir à quitter leur appartement et leur cadre de vie en changeant de club.»