Tour de FranceBasque ou espagnol? Polémique pour un drapeau sur les réseaux
Le Tour de France accompagne ses tweets annonçant la victoire d’étape d’un drapeau aux couleurs de la nationalité du coureur. Pour Pello Bilbao, ce n’était plus l’espagnol, à la suite d’une levée de boucliers.
- par
- Rebecca Garcia
À chaque étape du Tour de France, le vainqueur fait briller son pays. Le drapeau accompagne son nom sur le classement, mais aussi son avancée tout au long du parcours. Pello Bilbao arbore bel et bien les couleurs espagnoles sur les canaux de communication officiels de la compétition. Sa victoire d’étape, lors de la 10e épreuve, l’a encore confirmé. Le coureur de la Bahrain Victorious représente l’Espagne.
Quand le compte officiel du Tour a accompagné son traditionnel message de vainqueur d’étape d’un drapeau espagnol en émoji, il se tenait encore à cette dimension officielle. Puis il a pris une vague de commentaires rétorquant que Pello ne représente pas l’Espagne, mais le Pays basque. «Mauvais drapeau», «Respectez les couleurs basques» ou encore quelques insultes ont volé sous le tweet. Moins d’une heure plus tard, c’est bien l’ikurriña qui avait chassé les bandes rouge et jaune.
Un fait qui a de quoi étonner, puisque le Pays basque ne fait nullement partie des fédérations reconnues par l’Union cycliste internationale (UCI). Cette dernière chapeaute le circuit mondial (World Tour), dont le Tour de France fait partie. Alors pourquoi les couleurs basques ont-elles pris le pas sur les espagnoles?
Plusieurs possibilités
En attendant la réponse de l’équipe de communication du Tour de France, il n’y a pas de certitudes sur la raison de ce changement. Il y a toutefois plusieurs hypothèses pouvant expliquer le changement de drapeau.
La première porte sur le départ de la compétition, donné à Bilbao. Le Pays basque s’est mis en vitrine lors des deux premières étapes, si bien que le drapeau a été vu un nombre incalculable de fois au bord des routes et aux fenêtres des bâtiments. De quoi permettre de l’afficher une fois de plus lorsqu’un coureur de la région remporte une prestigieuse étape.
Parmi les autres possibilités: l’envie de calmer le public. Les émojis formant des drapeaux basques ayant envahi les réponses au post initial, l’inclure permettait peut-être d’apaiser les esprits. Après tout, le drapeau espagnol est déjà visible sur l’ensemble des classements, vidéos et autres éléments de communication officiels.
Une autre piste d’explication serait celle d’une hésitation permanente sur la manière d’écrire sur le coureur de la Bahrain Victorious. Tantôt désigné comme «l’Espagnol», tantôt «le Basque», c’est à ne plus savoir le terme – potentiellement lourd de signification – à employer.
D’autant plus que ces gentilés ne sont pas forcément opposés. Il y a des Basques ou des Catalans qui se sentent Espagnols et portent fièrement le drapeau. Leur dénomination régionale servant alors surtout à préciser. Pour d’autres, pas question de porter haut des couleurs autres que celles de leur région. Tout est une question de symbolique. Le choix des organisateurs du Tour de France peut passer inaperçu comme il peut ouvrir une boîte de Pandore.