Guerre en UkrainePas de crise pour les exportations des pharmas suisses en Russie
La Suisse exporte aujourd’hui davantage vers la Russie qu’avant le début de la guerre.
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Image d’illustration.
PixabayLa Suisse est à contre-courant des pays occidentaux en matière d’exportation vers la Russie depuis le début de la guerre, le 24 février. C’est ce que montre un graphique publié mardi et repris par le «Tages-Anzeiger». Janis Kluge, chercheur au Centre de science et de politique de Berlin, met en évidence comment les exportations d’une série de pays occidentaux et asiatiques vers la Russie ont évolué depuis le début de l’année.
La Suisse est le seul pays à avoir exporté en juin nettement plus vers la Russie qu’avant la guerre. La valeur des marchandises, qui s’élève à 430 millions de francs, dépasse de 72% celle de janvier. De quoi soulever des critiques. «Si c’est effectivement le cas, nous avons un problème!» a commenté par exemple l’ancien correspondant en Russie de la télévision SRF, Peter Gysling.
Le «Tages-Anzeiger» a cherché à affiner ces chiffres et constate que cette hausse est presque exclusivement due aux exportations de l’industrie pharmaceutique. Avec 326 millions de francs, les médicaments représentaient en juin les trois quarts de la valeur exportée vers la Russie, soit trois fois plus qu’au début de l’année. Avec une part de 4%, la Russie était en juin le plus important acheteur de produits pharmaceutiques suisses, devant la France, la Grande-Bretagne ou la Chine.
En revanche le total des autres exportations suisses en Russie a diminué de plus de 25% depuis le début de la guerre. Ce qu’il faut savoir, c’est que les médicaments sont exclus, pour des raisons humanitaires, des sanctions de l’UE contre la Russie, auxquelles la Suisse s’est ralliée, mais que la situation rend plus difficile la production indigène de médicaments russes.
Des observateurs cités dans le journal alémanique estiment que plusieurs facteurs peuvent expliquer cette hausse sensible observée au premier semestre 2022. Les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement dans le monde pourraient avoir posé des problèmes chez un fournisseur asiatique, poussant la Russie à compenser ses achats en Suisse. On parle aussi d’effets de rattrapage liés à la pandémie durant laquelle les exportations ont été ralenties. Les causes restent floues, car l’Allemagne, habituellement principal fournisseur de produits pharmaceutiques de la Russie, n’a pas connu la même tendance que la Suisse.
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