SuisseL’armée a mis en circulation des masques de mauvaise qualité
Alors que des tests en laboratoire avaient montré que la perméabilité des masques n’était pas bonne, le stock de la pharmacie de l’armée montre qu’environ 3,3 millions de ces masques ont été mis en circulation.
Au début de la pandémie, l’armée avait acheté de grandes quantités de masques. Pour ne pas avoir à les détruire, une action spéciale avait été mise en place: l’armée avait vendu des masques au prix symbolique d’un centime pièces aux cantons, aux communes et aux écoles et foyers. Les organisations d’utilité publique en avaient même reçu gratuitement.
Problème: certains de ces masques étaient de mauvaise qualité. Il s’agissait des masques «WS Protection, Love is Power» de l’entreprise chinoise Sichuan Zhengning Medical Instrument Co. annonce le «Tages-Anzeiger». D’après les résultats de tests menés en 2020 par le laboratoire de Spiez, la perméabilité du tissu non tissé a été «significativement moins bonne» que celle du masque de référence: environ deux à quatre fois plus de particules ont traversé le tissu. En plus, en juin 2020, l’Office bavarois de la santé et de la sécurité alimentaire avait aussi émis un avertissement sur ces masques en indiquant qu’ils n’étaient «pas d’une protection bucco-nasale adaptée au domaine médical».
Le stock de la pharmacie de l’armée montre qu’environ 3,3 millions de ces masques ont été mis en circulation à partir de février 2021. Pour Margit Widmann, spécialiste du contrôle et de la réglementation des dispositifs médicaux et des masques, «il est irresponsable et négligeant de mettre ces masques en circulation encore en 2021» car à cette époque il y avait déjà de nouveaux stocks de masques de bonne qualité, explique-t-elle au quotidien alémanique.
L’armée défend sa procédure
Le porte-parole de l’armée, Stefan Hofer, défend la procédure. Non seulement, le fabricant aurait déclaré la conformité de son produit mais la pharmacie de l’armée aurait «vérifié la déclaration de conformité de ces masques et l’aurait jugée bonne». Il poursuit en affirmant que les tests menés par le laboratoire de Spiez n’étaient qu’«un essai comparatif». Autrement dit, ils n’auraient «aucune valeur quant au respect de la norme ou de la qualité d’un produit». Enfin, la pharmacie de l’armée n’aurait pas été au courant de la décision de l’Office bavarois.