Transport aérienLes Pays-Bas suspendent la réduction des vols à Amsterdam
Le gouvernement néerlandais voulait réduire le nombre de vols à l’aéroport de Schiphol de 500’000 à 460’000 par an. La Commission européenne et les États-Unis ont protesté.
Le gouvernement néerlandais a annoncé, mardi, la suspension de plans de réduction du nombre de vols à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, en raison d’un avis négatif européen, concédant que cette décision est «dure à avaler pour l’environnement».
L’exécutif veut réduire le nombre maximum de vols par an, le faisant passer de 500’000 à 460’000 à partir de l’année prochaine, afin de réduire les nuisances sonores à proximité d’un des plus grands carrefours aériens d’Europe. Il a expliqué avoir reçu, lundi, une lettre de la Commission européenne des transports, exprimant de «sérieuses préoccupations» et appelant les Pays-Bas à prendre «de toute urgence toutes les mesures possibles pour garantir le respect du droit européen».
«J’ai dû faire une nouvelle évaluation», a indiqué le ministre de l’Infrastructure, Mark Harbers.
Jusqu’à la décision de la Cour suprême
Les plans avaient également suscité une vive opposition des autorités américaines, début novembre, tandis qu’un pourvoi en cassation de compagnies aériennes est en cours. «Le gouvernement a décidé de suspendre» ses plans de réductions «au moins jusqu’à ce que la Cour suprême se prononce sur la procédure en cassation», décision qui n’est pas attendue avant le deuxième trimestre 2024.
Le Ministère américain des transports a émis une ordonnance obligeant les compagnies aériennes néerlandaises à partager au préalable leurs horaires de vols avec le gouvernement américain. «Aux yeux des États-Unis, la réduction de capacité serait injuste, discriminatoire et anticoncurrentielle pour les compagnies aériennes», selon le ministère, qui craint que des mesures plus sévères ne suivent.
KLM «satisfaite»
La compagnie aérienne néerlandaise KLM s’est dite «satisfaite» que le gouvernement néerlandais ait décidé de suspendre la prochaine réglementation. «Il s’agit d’une étape importante pour prévenir les représailles et continuer à voler vers les États-Unis».
«Nous saluons chaleureusement le fait que le ministre ait repris ses esprits à temps», a déclaré Marnix Fruitema, président de l’organisation qui défend les compagnies aériennes néerlandaises.
Des responsables de l’aéroport se sont dits «déçus» de la décision, soulignant que «les résidents locaux sont les plus touchés». Mark Harbers a reconnu qu’il s’agit d’une «pilule dure à avaler pour l’environnement», mais souligne que «le gouvernement s’engage à rétablir l’équilibre entre Schiphol et son environnement».