FOOTBALL«Le discours du président a provoqué une prise de conscience»
Six jours après avoir été humilié à Bâle, le FC Sion a su réagir en signant l’exploit contre YB (1-0). Timothy Fayulu évoque ce qui a pu faire la différence, notamment l’intervention de Christian Constantin.
![Nicolas Jacquier](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/26/823d0b40-9603-4069-a7dd-0851b2f7085c.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C1181%2C590&fp-x=0.5004233700254022&fp-y=0.5&crop=focalpoint&s=9be3e64884202a2f1731dd022d70a565)
![Peu après la demi-heure, Timothy Fayulu, parti du bon côté, détourne le penalty de Vincent Sierro. Peu après la demi-heure, Timothy Fayulu, parti du bon côté, détourne le penalty de Vincent Sierro.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/10/e189cf9d-5981-4ee2-b071-839b0411e2ed.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C1927%2C1285&fp-x=0.5002594706798131&fp-y=0.5003891050583658&s=9c839c403b06308d6669b332d3723f70)
Peu après la demi-heure, Timothy Fayulu, parti du bon côté, détourne le penalty de Vincent Sierro.
freshfocusA chacun son sens des priorités. Pour Young Boys, dont la tête était déjà accaparée par ses retrouvailles européennes de mardi avec les Roumains de Cluj, ce n’était certainement pas le match de la semaine, celui qu’il fallait remporter à tout prix. A l’inverse, le rendez-vous de Tourbillon devait s’annoncer capital pour le FC Sion et surtout son entraîneur Marco Walker, lequel n’aurait sans doute pas survécu à une troisième défaite d’affilée.
Moins d’une semaine après sa déroute bâloise, Sion, humilié 6-1 au bord du Rhin, est parvenu à se relancer en signant un exploit qu’il attendait depuis le printemps 2016. Pour lui, la 22e tentative (après 19 défaites et 2 nuls) aura été la bonne.
«J’ai fait mon boulot, je suis fier que l’équipe ait su répondre présent comme elle l’a fait»
A Tourbillon, la surprise est autant venue du manque de percussion d’un champion de Suisse assez peu concerné par l’enjeu de la soirée que par la découverte du onze aligné par Walker pour espérer redresser la situation. Parmi les six changements apportés par rapport à l’équipe qui avait débuté au Parc Saint-Jacques, le plus déroutant a été la titularisation de Timothy Fayulu, préféré à Kevin Fickentscher entre les poteaux au coup d’envoi. «J’ai fait mon boulot, je suis fier que l’équipe ait su répondre présent comme elle l’a fait», se félicitait le remplaçant promu titulaire.
Déjà aligné par Fabio Grosso
A 22 ans, le Genevois n’a rien d’un néophyte. Il avait déjà eu sa chance la saison dernière lorsque Fabio Grasso n’avait pas hésité à en faire son titulaire au sortir d’une lourde défaite à Bâle en décembre 2020 qui devait coûter sa place à Kevin Fickentscher.
Samedi soir, l’international congolais, qui comptait déjà 18 matches de Super League au compteur, s’est rappelé au bon souvenir des supporters valaisans, détournant le penalty qu’il avait lui-même provoqué en accrochant Kanka (32e). «On a coutume de dire qu’un penalty, c’est une loterie. J’ai essayé de la remporter en faisant mon boulot.» Autant Sion avait été méconnaissable à Bâle, autant il a su relever la tête contre YB. A quoi attribuer cette spectaculaire métamorphose? Le No1 de Tourbillon évoque l’intervention musclée de Christian Constantin, venu mettre en milieu de semaine chaque joueur devant ses responsabilités. «Le président nous a parlé, son discours a provoqué une prise de conscience.»
«Le président m’a dit de me préparer à jouer»
Alors que Fickentscher se présentait jeudi devant la presse pour déplorer le peu de caractère du groupe en invitant chacun à «se regarder dans un miroir», Fayulu avait appris le même jour déjà qu’il serait aligné deux jours plus tard contre YB. «Le président m’a dit de me préparer à jouer», précise-t-il.
La victoire de la solidarité
Une version quelque peu contestée par Marco Walker lui-même, pour qui la décision ferme n’est tombée que samedi, le jour du match. «J’ai suivi mon instinct, mais j’ai choisi de changer de portier aujourd’hui même», assurait l’entraîneur.
Dominé dans tous les secteurs de jeu (67% de possession de balle en faveur d’YB, 18 tirs à 11 et 8-0 au niveau des corners), Sion n’a certes pas livré son match le plus abouti, loin s’en faut même, mais il a su convoquer d’autres ingrédients (caractère, solidarité, etc.), indispensables pour qui se devait de se remettre dans le droit chemin.
Pour Sion, le problème ne viendra jamais de ses gardiens, l’un et l’autre exemplaires. Samedi soir, le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé: à l’heure de «communier» avec ses protégés, il a scandé le nom de Fayulu sans oublier celui de Fickentscher...